Entre hip-hop et chansons rêveuses, cette Américaine a fait son choix : les deux. Critique et écoute.
L’ancienne enfant prodige est depuis plus de sept ans un pont jeté entre la scansion du rap et les formes les plus classiques de la chanson. Avec ce programme – un double album dont le second volet est alimenté de versions décharnées et acoustiques des chansons du premier –, dont elle est ici productrice, compositrice et naturellement interprète (du chant au violon), elle élabore à coup sûr son entreprise la plus personnelle, la plus intime.
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Grâce à une palette sonore tout aussi confortable dans des réminiscences de bluegrass ou de gospel que dans l’usage raisonné de l’électronique et d’une noria d’instruments, Wells délivre, sur des rythmes processionnaires et solennels, un chant que l’on ressent comme initié par une grande soeur (Kate Bush) et quelques bonnes cousines (Macy Gray). D’une voix de plainte et à bout de souffle, elle atteint des sommets émotionnels (Johnny Cash’s Mama’s House) dans les mélismes hip-hop, même si on la sent moins sereine dans la soie des cordes de refrains plus conventionnels.
Christian Larrède
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