À l’annonce de la réintégration de Donald Trump sur la plateforme, le musicien américain a annoncé la fermeture du compte Twitter de son label, Third Man Records, venant grossir les rangs des artistes qui déplorent la gestion de la plateforme par son nouveau propriétaire.
Après un sondage organisé auprès des utilisateur·trices, Elon Musk a annoncé que le compte Twitter de Trump serait réactivé. Banni du réseau depuis 2021, quelques jours après la prise d’assaut du Capitole par ses partisan·es, l’ancien président y déversait régulièrement un discours de haine et d’extrême droite.
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Third Man Records ferme son compte
Les réactions ne sont pas faites attendre et parmi celles-ci, Jack White, ex-moitié des White Stripes, a publié un long post sur son compte Instagram dans lequel il annonce la fermeture du compte Twitter de Third Man Records et déclare sans ambages : “Vous avez l’intention de donner des tribunes à des menteurs notoires et de vous en laver les mains comme Ponce Pilate sans en assumer la responsabilité ? (…) De combien de milliards supplémentaires avez-vous besoin au point de devoir risquer la démocratie elle-même pour les obtenir ?”.
Le retour de Kanye West
Au retour de Trump sur le réseau s’ajoute également celui de Kanye West, qui s’est fendu d’un « Shalom » scandaleux pour saluer la récupération de son compte, suspendu en raison de ses propos antisémites… et il risque malheureusement d’être suivi de la réapparition d’autres profils du même acabit.
La situation est alarmante pour l’avenir de la plateforme et ce, à double titre : la réouverture de ces comptes polémiques laisse augurer un nouvel afflux de contenus haineux et de fake news (le départ de Trump en 2021 aurait fait radicalement chuter la désinformation sur le réseau, selon une étude relayée par le Washington Post) mais surtout, les conditions dans lesquelles Elon Musk “règne” ont quelque chose d’effrayant : mauvaise foi ou excès d’ego ? Il insiste sur son combat pour la liberté d’expression, s’exprime avec le vocabulaire d’un chef d’état et confond sondage Twitter et référendum citoyen. Celui qui s’érige en parangon de la citoyenneté a en effet tweeté, en toute simplicité : “Le peuple a parlé. Trump sera réintégré. Vox Populi, Vox Dei (la voix du peuple est la voix de Dieu)”.
Vague de départs
Après la polémique qui faisait suite à son rachat et à l’annonce d’une certification payante, le milliardaire s’est illustré par une technique de management douteuse qui a occasionné une vague de départs au sein de l’entreprise. Par ailleurs, plusieurs artistes, pour qui Twitter reste un vecteur de communication privilégié avec leur public ont commencé à marquer leur opposition : outre le hashtag #LeaveTwitter suivi par plusieurs personnalités, Julian Casablancas, leader des Strokes, interpellait début novembre Elon Musk sur Instagram le taxant de « typical ceo asshole bottom-line hungry super-villain » (qu’on vous laisse traduire) avant de supprimer son post et Trent Reznor, ex-Nine Inch Nails, annonçait il y a quelques jours la suppression de son compte.
La gestion par Musk de son nouvel outil laisse présager, au mieux, une désertion des utilisateur·trices et une détérioration des contenus, au pire, la naissance d’une tribune privilégiée pour les discours plébiscités par son propriétaire. Dire que ces derniers ne sont pas les plus propices à un échange constructif et bienveillants est un euphémisme. Ça ressemblerait plutôt à l’ouverture d’une voie rapide pour la propagation d’un discours de haine. Seul point de lumière : Trump semble avoir snobé l’annonce de Musk en indiquant qu’il ne retournerait pas sur Twitter – avec un peu de chance, ils vont en rester au stade de la guerre d’ego.
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