Six albums du mythique, talentueux et regretté Elliott Smith, enregistrés lorsqu’il était au lycée, sont désormais disponibles. Le média “Pitchfork” a enquêté sur cette exhumation.
À 16 ans, alors qu’il n’était encore qu’au lycée, le jeune Steven Paul Smith alias Elliott Smith, se lançait dans la musique aux côtés de sa bande de copains et copines composées de Glynnis Fawkes, Susan Pagani, Tony Lash, Garrick Duckler et Jason Hornick.
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L’histoire débute en 1985, lorsqu’il arrive au Lincoln High School de Portland. Avec son groupe, et ce jusqu’en 1989, ils enregistrent une belle quantité de morceaux, en font des cassettes (qui doivent être extrêmement rares aujourd’hui) et se produisent lors de petits concerts. Pitchfork rapporte dans son dossier spécial Smith que lors d’une vieille interview, le prodige avait affirmé ne pas vouloir que ces musiques soient un jour découvertes : « Je me suis vraiment promis il y a longtemps que je ne les laisserais jamais voir la lumière du jour.”
Une véritable enquête
Aujourd’hui, malgré tout, c’est chose faite. Et on peut remercier sa fanbase pour cette trouvaille historique. Selon Pitchfork, l’Américain Cameron McCrary, âgé de 20 ans, aurait mené une enquête afin de retrouver ces six projets jamais dévoilés.
Le média américain confie que :« McCrary a pris l’initiative de dénicher chacune des cassettes originales en envoyant des courriels aux magasins de disques de Portland et aux environs pour trouver des copies. Il a aussi mis des alertes pour les albums sur Discogs. La page Discogs a attiré l’attention de Tony Lash, un ami de lycée de Smith, qui a produit et joué de la batterie sur plusieurs de ces disques. Lash a essayé de vendre ses exemplaires restants de trois des albums à McCrary, mais ce dernier n’a pas pu trouver l’argent nécessaire. Au lieu de cela, le jeune fan a orienté Lash vers un autre fan de Smith, qui a acheté les trois albums, ainsi que des fichiers complets d’un quatrième, à l’automne 2019. »
Un groupe, trois alias différents
Bien que ces enregistrements soient mystérieusement disponibles sur trois comptes YouTube (Capital T, punchandamanda et No Name 7), Pitchfork en a récemment eu écho et a donc retracé l’histoire du jeune lycéen et de son groupe aux divers noms de scène. Stranger Than Fiction fut le premier. Avec ce projet initial, les adolescent·es ont composé quatre albums : Any Kind of Mudhen (1985), Waiting For the Second Hand (1986), Still Waters More or Less (1986), ainsi que Menagerie (1987). Un an après, le groupe se renomme A Murder of Crows et dévoile sous cet alias un seul et unique album : The Greenhouse (1988). En 1989, on change encore de nom, rebaptisé Harum Scarum, ils et elles publient Trick of Paris Season et se séparent quelques mois après.
Pour cette enquête, Pitchfork s’est entretenu avec les anciens membres du groupe, mais aussi avec le jeune enquêteur Cameron McCrary : « Je veux que les gens considèrent ces albums comme appartenant au reste de son œuvre. Je ne pense pas qu’il serait devenu celui qu’il était s’il ne les avait pas enregistrés ». En effet, après cette belle parenthèse adolescente, Elliott Smith a démarré sa carrière en solo et a composé cinq albums dont Either/Or sorti en 1997 ou encore Figure 8, son dernier album en 2000.
Addict aux drogues et surtout à l’héroïne aux débuts des années 2000, Elliott Smith a de plus en plus de mal a se produire sur scène. Il décède des suites de ses blessures après avoir reçu deux coups de couteau dans sa poitrine. Vingt après, l’hypothèse du suicide n’a toujours pas été confirmée.
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