Indian Ropeman réconcilie votre voisin avec le label Skint. Pas la vieille dame du dessus, celle qui fait descendre votre lustre d’un cran dès que les décibels couvrent le ronronnement du chat. Mais celui du dessous, l’étudiant faux vieux avec un bouc qui vous toise dans le couloir comme si vous étiez un Tutsi armé […]
Indian Ropeman réconcilie votre voisin avec le label Skint. Pas la vieille dame du dessus, celle qui fait descendre votre lustre d’un cran dès que les décibels couvrent le ronronnement du chat. Mais celui du dessous, l’étudiant faux vieux avec un bouc qui vous toise dans le couloir comme si vous étiez un Tutsi armé d’un coupe-chou ou un réalisateur de snuff-movies. Celui-là même qui vous assène Louise Attaque au réveil et ne manque jamais une occasion de frapper à votre porte pour vilipender votre musique de sauvage avant de repartir en maugréant qu’il travaille, lui. Depuis peu, pourtant, votre voisin vous dit bonjour. Maintenant, il aime bien Skint grâce à Fatboy Slim, dont il trouve la musique« super cool » et les vidéos « trop délire ». On a beau lui affirmer qu’il semblait détester ça l’année dernière à moins qu’il n’ait l’habitude de nettoyer son plafond au marteau-piqueur , il en parle soudain comme s’il était membre fondateur de la Boutique. Pas chien, vous l’invitez à prendre le thé et mettez innocemment Elephant sound en fond sonore, non sans préciser prudemment que c’est « sur le même label que Fatboy Slim ». Pour le préparer psychologiquement, vous mettez dans sa tasse un peu de cet aromate goûteux acheté à cet aimable quidam rencontré dans un square voisin. En moins d’un quart d’heure, vous devenez les meilleurs amis du monde et découvrez même en lui un critique en herbe. C’est vrai qu’Indian Ropeman, c’est beaucoup plus calme que Fatboy Slim. Les influences asiatiques lui échappant quelque peu, il évoque Rachid Taha et Natacha Atlas. 66 meters lui fait penser à du Portishead impavide, presque joyeux. Pas bête. Moins prosaïquement, on précisera qu’Elephant sound est une admirable machine à danser de traviole, dans des vapeurs de patchouli. Un big-beat linéaire, hypnotique, sous haute domination bengali (flûtes, sitar, tablas), zébré de scratches et couinements électroniques divers. Un ovni chez Skint mais déjà un chouchou chez nous, qu’on calera idéalement entre Lebanese blonde de Thievery Corporation et l’inusable premier album de Kid Loco.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}