“Un métis, un Noir et un juif” redonnent espoir et fierté au hip-hop anglais, ce fils de punk. La Grande-Bretagne, cinquante et unième Etat des Etats-Unis d’Amérique ? Pas question d’entériner cette thèse pour le trio de rappers anglais de Brotherhood. Ils ont, disent-ils, retenu la leçon de John Lydon : “Faites toujours à votre […]
« Un métis, un Noir et un juif » redonnent espoir et fierté au hip-hop anglais, ce fils de punk.
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La Grande-Bretagne, cinquante et unième Etat des Etats-Unis d’Amérique ? Pas question d’entériner cette thèse pour le trio de rappers anglais de Brotherhood. Ils ont, disent-ils, retenu la leçon de John Lydon : « Faites toujours à votre façon, montrez à l’Amérique que vous avez votre propre expérience et une façon de l’exprimer qui agacera tous les faux gangsters poseurs. » Outre-Manche, la nation hip-hop attendait un tel album depuis trop longtemps. Le rap anglais semblait avoir baissé les bras : impuissant à générer sa propre identité, incapable de s’affranchir de son modèle américain, si ce n’est pour se transformer en machine à groove voir Stereo MC’s , il avait pris des chemins de traverse plus commodes éludant le discours, tel l’abstract-hip-hop. Avec Dexter, Spice et Shyloc, « un métis, un Noir et un juif », l’espoir renaît. Enfin un album de rap non dilué qui parle aux Anglais d’eux-mêmes avec des expressions et des références purement britanniques. Un état d’esprit britannico-britannique parfaitement résumé par British accent ou encore Nominate et Mad Headz, hommages vibrants au hip-hop anglais et à la fameuse Wild Bunch de Massive Attack. C’est sur Punk-Funk que Brotherhood expose sa définition, très britannique, du hip-hop : « Le punk et le hip-hop sont très proches à la base, le hip-hop représente actuellement l’ultime liberté musicale et verbale. Il modifie, comme le punk avant lui, toutes les règles du jeu de la musique moderne », explique Dexter. Musicalement, on retrouve cette détermination à mettre en relief des racines qui ont plus à voir avec Soft Machine, King Crimson ou Malcolm McLaren qu’avec le P-Funk, tout en prêtant régulièrement allégeance à la crème des Américains, en samplant Black Moon ou les Gravediggaz. Un filet sonore aussi limpide qu’original à mettre au compte du quatrième membre officieux du groupe, The Underdog, l’un des producteurs-remixeurs hip-hop les plus en vue outre-Manche, connu pour son travail avec House Of Pain, The Pharcyde, Carleen Anderson et Shara Nelson. Le rap anglais moribond ? Ne loupez pas l’ovni d’exception qui confirme la règle.
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