On l’attendait de pied ferme, mais dès la pochette d’Electric Circus, on sait déjà que Common le Sage a changé d’horizons : Sergent Common Pepper arrive donc entouré de ses pairs, tels les Beatles endimanchés de 1967. Deux solutions s’offrent alors : rebrousser chemin en soupçonnant la mégalomanie galopante du surdoué de Chicago, qui présente […]
On l’attendait de pied ferme, mais dès la pochette d’Electric Circus, on sait déjà que Common le Sage a changé d’horizons : Sergent Common Pepper arrive donc entouré de ses pairs, tels les Beatles endimanchés de 1967. Deux solutions s’offrent alors : rebrousser chemin en soupçonnant la mégalomanie galopante du surdoué de Chicago, qui présente ici un sacré cirque. Ou retrousser ses manches et aller se frotter à de nouvelles sonorités, de nouvelles sensations.
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Une page est tournée, il faut l’admettre. Alors que sur son précédent et presque classique Like Water for Chocolate Common mélangeait le hip-hop moderne à la soul et à ses racines enfouies d’Afrique, il rend ici hommage aux guitar-heroes. Il délaisse ainsi le confort de son foyer soul pour goûter à un hip-hop aux saveurs psychédéliques. Epaulé, une fois encore, par l’ami uestlove (batteur des Roots et grand activiste au sein des Soulquarians), le néo-hippie convoque ainsi Jimi Hendrix, redescendu spécialement d’Electric Ladyland (Jimi Was a Rock Star, enregistré au studio Electric Lady à New York), ou Prince en personne (guitare et claviers sur Star 69).
Le flow toujours aussi flamboyant, Common le gourou rassemble et guide ses disciples pour un trip collectif, un délire hybride : l’Afrique de Zap Mama (Ferris Wheel), la new-wave de Laetitia Sadier de Stereolab (New-wave), le charme soul d’Erykah Common Badu, le charleston old school de Jill Scott (I Am Music)? Si, parfois, les sons de claviers à la Ray Manzarek et les guitares acides propulsent les plus sensibles dans un bad trip hallucinatoire, le duo Come Close avec Mary J. Blige (produit par The Neptunes) les ramène sains et saufs vers un doux cocon, soyeux et plus familier. Après Phrenology des Roots ou Quality de Talib Kweli, ce cinquième album du sage ambigu ouvre au hip-hop de nouveaux horizons : la greffe soul/hip-hop magnifiquement réalisée sur Like Water for Chocolate accueille ici une bouture supplémentaire.
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