Y a-t-il une vie après le big-beat ? Voilà une question que les artisans du label londonien Fuel n’ont pas le temps de se poser. Leurs armes ? Une déflagration sonique à base d’electro(chocs) et de basses grondantes. Et à force de faire péter des bombes de tous les côtés (techno, house, hip-hop), ces artificiers […]
Y a-t-il une vie après le big-beat ? Voilà une question que les artisans du label londonien Fuel n’ont pas le temps de se poser. Leurs armes ? Une déflagration sonique à base d’electro(chocs) et de basses grondantes. Et à force de faire péter des bombes de tous les côtés (techno, house, hip-hop), ces artificiers ont fini par creuser une faille spatiotemporelle et se retrouvent à faire le grand écart entre la techno et les expérimentations post-new-wave qui louchaient en direction du funk. A l’heure où Derrick May et Kevin Saunderson s’apprêtaient à débiter la disco américaine en tranches pour la faire entrer dans leurs congélateurs, le nord de l’Angleterre réchauffait sa cold-wave au micro-ondes. On a toujours en mémoire les derniers Cabaret Voltaire, les formidables Hula de Sheffield et quelques productions de Manchester (A Certain Ratio, Section 25 ou New Order). En culottes courtes au moment des faits, les artistes Fuel s’en souviennent pourtant, comme on a pu le voir lors de l’impressionnante prestation des DJ maison au festival Global Tekno de La Villette. Dans une ambiance électronique sombre, des breakbeats colossaux croisent de monstrueux riffs de guitare, tels ceux qui incendient le All about time d’Ils. Les mêmes signent la collision entre la soul 70’s américaine de Shaft et l’électro des années 90 (Stone city), et s’illustrent dans une drum’n’bass décharnée (Strange light). On retiendra également l’incontrôlable furie de l’hymne big-beat Get up on your feet de Tipper et l’électrofunk de Daiskaust. Ou encore, Radioactive Man, qui livre dès aujourd’hui l’abstract big-beat de demain, fusion de DJ Shadow, Kraftwerk et Eno dans un grand bain que le projet Unkle a trop souvent observé du plongeoir. Achevé sur un hommage de la jeune génération à l’acte fondateur le Planet rock d’Afrika Bambaataa , Eight track laisse une impression inédite d’unité sonore, cohésion qui marque aussi les limites du label. Auront-ils l’audace de pousser l’expérimentation plus loin et tiendront-ils la longueur d’un album ? Gageons que cette compilation trouvera preneur au-delà de la confédération des démonstrateurs de matériel hi-fi, qui se délecteront de la vingtaine de courtes plages de fréquences basses destinées à un test impitoyable de votre équipement.
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