Le trio danois Efterklang est de retour avec un cinquième album orchestral à l’ADN baroque.
Le frottement audible des doigts sur les cordes de basse, faisant naître les premières notes d’Altid sammen, amène immédiatement à l’oreille une proximité à laquelle le trio danois ne nous avait pas habitués. Casper Clausen toussote avant d’entonner le texte de Vi er uendelig, qui est à la fois le single et le premier titre où il chante dans sa langue natale, le danois.
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Tout dans ces premières secondes semble indiquer que sept ans après Piramida, Efterklang souhaite exprimer quelque chose de plus personnel et choisit pour cela d’inclure son auditeur dans un cadre intimiste. Mais la réverb qui donne à cette mélodie épurée toute sa scintillance laisse déjà deviner que cette proximité initiale ne sera pas synonyme de compositions cloisonnées.
Des compositions ébauchées live
Comme le laisse penser sa pochette, Altid sammen se révèle plutôt un havre de paix dont tous les murs donnent, grands ouverts, sur un ciel infini. Rapidement, l’espace sonore de Vi er uendelig s’étend, laissant une flûte se glisser derrière la voix, avant que des claviers n’en appuient le phrasé. Trois minutes plus tard, les arrangements minimalistes ont laissé place à une orchestration baroque dont le lyrisme va marquer l’ensemble du disque.
En travaillant avec l’orchestre baroque B.O.X emmené par le luthiste Pieter Theuns, Efterklang a donné naissance à des compositions naturellement différentes de ce que le groupe avait déjà eu l’occasion de fixer sur bande. Ces ébauches, conçues en 2018 à l’occasion d’une représentation donnée au festival miXmass d’Anvers, ont ensuite été retravaillées en studio, probablement pour donner à Altid sammen des intentions plus directes et une cohérence parmi toutes les contributions que le trio a sollicitées durant un an.
Quelques titres plus pop (I dine øjne) accueillent des mélodies électroniques qui élargissent le spectre musical d’un album dans lequel elles détonnent néanmoins, tant l’ensemble est marqué par ses origines orchestrales et les deux longues pièces oniriques que sont Under broen der ligger du et Hold mine hænder, longues de plus de sept minutes et incarnant sans aucun doute le meilleur du disque.
Altid sammen (4AD/Wagram)
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