Une expo, des coffrets, des concerts, de jeunes groupes : pourquoi parler autant du punk en 2013 ?
Vous avez dit “punk” ? Sortez votre carte bleue et tapez votre code pour les récents albums de Frustration, Parquet Courts, Gramme, The White Mandingos (nouveau trio de l’ancien bassiste des Bad Brains), le concert des Buzzcocks à Paris, un docu en ligne sur les rockeurs noirs ayant inspiré les Ramones (A Band Called Death), plusieurs livres dont Original Punk Rock Singles Cover Art par Jon Savage et Stuart Baker, l’excellente compile Paink – French Punk Anthems 1977-1982 chez Born Bad Records, l’exposition Europunk à la Cité de la Musique avec d’authentiques T-shirts déchirés de Vivienne Westwood en vitrine, etc. 2013, année du revival punk, donc ?
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Sous blister, surtout. Ultime outrage de la société moderne envers ce mouvement libertaire et anticonsumériste : la nostalgie du punk n’envahit pas la rue mais les rayons des supermarchés culturels. L’édition deluxe du coffret des Clash est en promo : leur discographie entièrement remasterisée par Mick Jones, un DVD d’archives rares, des posters, des pin’s, des autocollants, tout cela pour 169,90 euros seulement ! “Anarchy for sale !”, scandaient les Dead Kennedys dans les 80’s. Les hommes du marketing peuvent ricaner, ils semblent bien avoir remporté le “combat rock”.
En 2013, “No future” n’est plus le slogan provoc de flamboyants crétins crêtés, mais l’adage que les actionnaires réservent à leurs futurs ex-employés, confisquant l’avenir de générations entières pour accroître encore leurs profits. “Do it yourself” est désormais moins l’expression d’une volonté d’indépendance et d’insurrection qu’un mode de (sur)vie imposé par le marché aux classes populaires. Le “shitstem” en place mériterait bien quelques coups de Dr. Martens dans les molaires. A quand une nouvelle jeunesse rebelle sur le pavé pour tendre un majeur rageur à l’establishment ?
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