Chez les conservateurs, la chasse est ouverte. Pan pan ! c’est le hipster qui prend.
La chasse aux bobos, cette espèce qui fait encore plus fantasmer et saliver que le dodo ou le Bigfoot, est en France un sport national (au sens : Front national). Le bobo, d’après ce que j’ai compris dans les chansons de Renaud, dans les éditos du Figaro ou chez d’autres observateurs aussi visionnaires, vivrait dans un ghetto de Paris où l’on ne se déplace qu’à Vélib’, où l’on ne consomme que bio, où on lit Les Inrockscomme la Pravda, où l’on s’habille chez APC (hommes) et agnès b. (femmes) et où l’on vote à gauche. Il serait un genre de yang au ying beauf-beauf – Ah ben, c’est simple : c’est donc le fils de la gauche caviar, ce vieil épouvantail
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Sous-ensemble de la famille bobo, encore une fois, j’ai peut-être mal compris, je suis sourd de l’oreille droite, on chasse aussi désormais en meute le hipster. Pour faire vite : ce sont surtout des hommes, souvent barbus, qui lisent tout le temps de mystérieuses tablettes – mais ce ne sont pas non plus des salafistes. C’est le dernier trophée qu’il fait bon épingler dans la conversation. Le hispster est un bobo en germe, un bobo pas encore bo(urgeois) et toujours bo(ulimique de culture). Il a un vélo de coursier new-yorkais, ne porte jamais de chaussettes dans ses souliers londoniens et s’habille comme le lui ordonne Urban Outfitters. Eh bien, arrêtez de vous foutre de sa gueule : offrez-lui même un free hug, parce qu’il refuse la fatalité de la stagnation, tente de faire bouger sa ville, reste sur le qui-vive quand partout autour de lui, ça sent la mort et le musée. Marrant comme des mots qui évoquent l’éveil, la différence, la curiosité – les branchés, les hipsters – deviennent immédiatement des insultes en France.
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