Alors qu’il devient impossible de trouver des cassettes vierges, des labels sortent leur musique sur ce format oublié.
Depuis des années, d’abord phénomène hip, puis réel enjeu économique, le vinyle est revenu dans les magasins, même dans ceux qui l’avaient banni pour laisser place au vilain CD. Certains labels, comme le génial Insound ou le plus artisanal Third Man Records de Jack White, font aux États-Unis un travail de champions, éditant ou rééditant avec amour des disques qui finissent soit encadrés en oeuvres d’art aux murs de fans, soit sur les platines de mélomanes n’ayant jamais toléré la compression.
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Plus la musique se dématérialise sur le net, plus elle redevient objet. On rouvre des mines d’or abandonnées il y a des décennies au nom d’une rentabilité mourante : l’économie bouleversée d’aujourd’hui a appris à se contenter de ce qui, hier, semblait miettes d’un festin. Le vinyle n’est plus seulement le joli caprice de labels indés têtus ou l’utopie de disquaires amoureux : c’est devenu une petite manne pour une industrie paumée. Et c’est désormais la cassette que l’on réhabilite.
Des labels US poussent le vice jusqu’à ne sortir leurs nouveautés que sous ce format, customisé en objets de collection. Des labels installés, comme Domino, Sub Pop ou 4AD, commercialisent leurs dernières sorties, en séries très limitées (une centaine d’exemplaires), en cassettes. Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est pour la qualité du son ! Quelle nostalgie tordue pousse donc des fans de musique à retourner à ces petites boîtes en plastique aussi peu fiables que pratiques ?
Celle, sans doute, d’une époque où le mot mixtape n’était pas une métaphore, mais la BO d’une vie à venir, qu’il fallait amoureusement assembler à la main avant de la confier à un fidèle Walkman. Bon, sinon, j’ai des cartouches huit pistes de Bowie ou Lou Reed, directement venues des seventies jusqu’à un vide-grenier. La prochaine hype ?
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