Beyoncé était récemment en concert à Paris : l’occasion de vérifier sur pied si elle a une main d’acier – et si elle est une femme ou un iPod.
A l’issue du double passage de Beyoncé sur la scène du Palais omnisports de Paris-Bercy, deux constats s’imposent. Le premier prolonge la théorie d’un collègue critique de cinéma depuis le clip de Single Ladies, qui figurait la chanteuse avec une main métallique : Beyoncé n’est pas réelle, Beyoncé est un robot. Le second, qui nourrit d’ailleurs le premier et résulte de la manie qu’a la demoiselle de ne jouer que quarante secondes de ses morceaux pour mieux passer à un autre : Beyoncé est un juke-box, un iPod en mode shuffle.
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Millimétrée, calculée à la seconde près, la performance de la musicienne pour le Mrs. Carter Show World Tour n’avait ainsi rien d’humain. Ou presque. Ainsi a-t-on, à deux ou trois reprises, entraperçu une autre Beyoncé, capable de disjoncter, c’est-à-dire de perdre (un tantinet) le contrôle face à la machine rodée de son show à l’américaine : en acoustique au milieu de la foule, elle a chanté un peu à contretemps, et même rigolé une ou deux fois. Il y a quatre mois, elle avait suscité la polémique aux USA pour avoir chanté en play-back à la cérémonie d’investiture de Barack Obama.
En France, ces moments les plus fragiles furent les plus attachants de sa prestation. Beyoncé cessait d’être cette marionnette irréelle, dont on a l’impression qu’elle est régie par une télécommande. Ce robot qui danse, qui chante des slows, qui fait l’amour à son piano, qui pleure quand il le faut, qui “love Paris soooo much”, qui traverse la salle de Bercy pendue à un fil, qui se mue en Brigitte Bardot, Marie-Antoinette ou tigresse SM, et fait des concerts pareils à des cérémonies d’ouverture de Jeux olympiques. D’ailleurs, Beyoncé tenait son micro dans une vraie main.
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