Et si le plus talentueux de la tribu Odd Future n’était ni Frank Ocean ni Tyler ? Critique et écoute.
Traversée de puissantes vapeurs psychédéliques, sa première mixtape, intitulée Earl, l’avait propulsé parmi les révélations rap de l’année 2010. Et puis plus rien, ou presque. Le sale gosse, de 16 ans et toutes ses dents mais apparemment pas toute sa tête, fut envoyé par sa maman dans un centre de rééducation aux îles Samoa. Cette absence prolongée n’a fait que renforcer l’attente autour de son premier album, pendant que ses petits camarades du crew Odd Future, Tyler, The Creator et Frank Ocean, sautaient dans le train du succès, en première classe.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Trois ans plus tard, Earl ne va pas mieux : lorsque ses rimes n’exorcisent pas ses névroses intimes, elles racontent une ville de Los Angeles souillée, une cité ou les anges sont tombés de leur nuage de weed à force de se pencher pour mater les strings sur Venice Beach. Sa voix grave et son flow asthénique créent une atmosphère rugueuse, obscure et plus ténébreuse encore quand RZA produit Molasses. Même Pharrell Williams, star des dance-floors estivaux avec Daft Punk et Robin Thicke, semble profondément affecté par les sombres humeurs d’Earl sur Burgundy. Finis les tubes de l’été et les refrains festifs, c’est la rentrée des crasses.
{"type":"Banniere-Basse"}