Au début était le chaos. De la désintégration est né le cosmos, des ténèbres la lumière, et du vide l’espace. De proche en proche, la vie s’est organisée à partir de ce qui ne semblait que désordre. Ces principes de physique décrivent à merveille certaines des plus mythiques galettes de free-jazz, en particulier Interstellar Space […]
Au début était le chaos. De la désintégration est né le cosmos, des ténèbres la lumière, et du vide l’espace. De proche en proche, la vie s’est organisée à partir de ce qui ne semblait que désordre. Ces principes de physique décrivent à merveille certaines des plus mythiques galettes de free-jazz, en particulier Interstellar Space de John Coltrane et Rashied Ali. Ali y remplaçait Elvin Jones, pour plus de liberté encore : c’était en février 1967. Trente-six ans après, deux jeunes Français gonflés à bloc, le saxophoniste Laurent Bardainne et le batteur (un fan de Vander et de Terry Bozzio) osent s’aventurer sur le même terrain (miné). Ces exaltés s’entendent vite et bien quand il s’agit de pétrir du magma en fusion. Porté par un drumming puissant et éclaté, le saxophone paraît parcouru d’accès de fièvre. Avec une rare débauche d’énergie, ce disque convainc par KO.