Pour la première fois peut-être, dans les quinze premières minutes d’une rencontre avec un artiste qui fait de la musique dite “électronique”, les mots machine, sample, ou boucle n’ont pas été d’emblée prononcés. Ce n’est pas que Fred Landier, alias Rubin Steiner, n’en ait pas (il utilise les trois sur son disque, à dose homéopathique). […]
Pour la première fois peut-être, dans les quinze premières minutes d’une rencontre avec un artiste qui fait de la musique dite « électronique », les mots machine, sample, ou boucle n’ont pas été d’emblée prononcés. Ce n’est pas que Fred Landier, alias Rubin Steiner, n’en ait pas (il utilise les trois sur son disque, à dose homéopathique). C’est plutôt qu’il fait aujourd’hui partie de ces rares musiciens qui mettent la charrue avant les beats pour s’inventer, seuls et dans leur coin, ces petits univers paradoxaux dont les ustensiles modernes de la musique électronique ne viennent que par la suite adopter les contours cascadeurs.
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« Robots, robots’ Il n’y a pas de robots, il y a des hommes, des machines, et ces hommes se servent de ces machines« , lance d’ailleurs une voix à la toute fin du troisième morceau de son nouvel album Major Drum! Une petite phrase rigolote mais pas si anecdotique, qui explique plutôt bien le bonhomme. Conçu par Rubin Steiner pour satisfaire son énorme envie d’avoir envie, Major Drum! est un disque ouvert et partageur, qui convoque tour à tour tambours et trompettes, Stereolab et The Jesus And Mary Chain, des Cubains et des Allemands, de la musique de danse et de la bossa növo, des vaches et des cochons, et des couvées. Le tout dans une sorte d’étonnante superposition lasagnesque, où le fondant nous ferait totalement oublier les couches. Fourmillant et flamboyant, mais cependant très compact au final, ce Rubin Steiner-là est certainement le plus accueillant et le plus réussi de Fred Landier.
On y danse (énormément), on y sourit (beaucoup), sur cet album, et on y songe un peu, mais toujours dans le bon sens. L’un des plus gros défis, c’est d’avoir, pour la première fois enregistré presque tous les instruments lui-même pour Major Drum!, avec ses petits doigts de Fred Landier. D’où ce disque vivant, sur-vivant, qu’il s’impatiente déjà d’emporter sur scène, avec son « Rubin Steiner Neue Band » tout beau tout neuf, qui débarquera sur scène « avec une nouvelle formule basse-batterie-guitare qui va être sacrément rock’n’roll : on a même prévu les chorégraphies« .
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