Pour être tout à fait honnête, on n’attendait plus grand-chose de 22 Pistepirkko ; le dernier vrai album du trio (Rally of Love) remontait à 2001 et sa musique, pour ce qu’elle gardait d’original, de frais et de spontané, semblait déjà d’une autre époque. Voilà pourtant un sacré disque, double de surcroît, d’une ampleur inattendue, […]
Pour être tout à fait honnête, on n’attendait plus grand-chose de 22 Pistepirkko ; le dernier vrai album du trio (Rally of Love) remontait à 2001 et sa musique, pour ce qu’elle gardait d’original, de frais et de spontané, semblait déjà d’une autre époque.
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Voilà pourtant un sacré disque, double de surcroît, d’une ampleur inattendue, d’une densité rare, d’une totale plénitude. Vingt-deux titres en tout, et pas l’ombre d’un rogaton. Inspiré comme jamais, le groupe racle ici le fond de ses obsessions, accommodant le blues, le folk, la country et le garage-rock à sa sauce finlandaise, froide et piquante à la fois, aigre-douce si l’on veut. Rien de neuf donc, ni sur le fond ni sur la forme. C’est toujours la même petite musique joliment surréaliste, bricolée avec trois fois rien, quelques guitares chenues, une électronique ingénue, une voix nasillarde à souhait. Et pourtant, ça fonctionne. Sûrement parce que 22 Pistepirkko, du plus loin de sa toundra, se fiche pas mal du monde, du moins comme il va. On les imagine dans leur cave ou leur garage, en famille, totalement déconnectés, fumant joint sur joint, buvant bière sur bière, comblés par le simple fait de jouer et d’enregistrer ensemble.
Un bonheur qu’ils paient le prix fort. Plus personne ou presque n’achète leurs disques. Nonobstant, ils continuent, avec une candeur et une foi désarmante, ne sachant ni ne voulant rien faire d’autre. Heureux les simples d’esprit. A les écouter, c’est nous qui irons tout droit au paradis.
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