La couvée du grand Francis Ford Coppola aime décidément la néopop française puisque, après Air chez Sofia (Virgin Suicides), c’est au tour des Parisiens de Mellow d’illustrer le premier long métrage de Roman Coppola, artificier de l’image qui avait d’ailleurs précédemment réalisé l’un des clips de l’album Another Mellow Winter. Collection de faux bibelots millésimés […]
La couvée du grand Francis Ford Coppola aime décidément la néopop française puisque, après Air chez Sofia (Virgin Suicides), c’est au tour des Parisiens de Mellow d’illustrer le premier long métrage de Roman Coppola, artificier de l’image qui avait d’ailleurs précédemment réalisé l’un des clips de l’album Another Mellow Winter. Collection de faux bibelots millésimés 1966-1973, où chaque fétiche du design, de la mode, de la photo ou du cinéma aura trouvé sa place, CQ débarque avec un score taillé sur mesure pour surligner un peu plus encore le caractère éminemment référentiel de ce film pour maniaques japonais.
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Dans l’exercice périlleux de la parodie, où chaque morceau doit plus ou moins évoquer à son tour les grandes heures des musiques de films, Mellow réussit ici un véritable coup de maître. Ça commence par un joli thème pour arpèges de guitare, cordes et voix, directement débiteur du génial François de Roubaix, ouvrant une suite de vingt-cinq vignettes alternativement instrumentales ou chantées, qui n’essaient jamais de camoufler leurs emprunts : à Barbarella, à La Party, à Casino Royale, à la série B italienne (Rivolizione Sessantanove), à l’inévitable James Bond (Love on the Moon), au Cerveau de Delerue ou au Pacha de Gainsbourg, et plus globalement à l’air musical ambiant de ces temps d’insouciance et de débridement général.
Ne lésinant sur aucun gadget (sitar, bandes à l’envers, effets électroniques vintage), parvenant à retrouver le grain, l’arrondi et le velouté exacts des sonorités d’origine, les trois Mellow, aidés d’une dizaine de complices, opèrent au détournement ultime, à la mise sous cloche définitive de toute la fantasmagorie sonore liée à cette époque. Pourtant, malgré le caractère dispersé de la chose et l’évidente contrainte de devoir tout embrasser sans rien véritablement étreindre, Mellow parvient avec un certain panache à préserver sa griffe et, à l’arrivée, à faire de ce travail de commande un second album tout à fait présentable.
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