Un crooner anglais offre une magnifique musique d’évasion. Critique et écoute.
Sur la pochette en noir et blanc, impression de croiser des spectres sur une plage tragique… C’est d’ailleurs exactement ce qu’on entend sur le premier album de Douglas Dare. Une symphonie majestueuse et ténébreuse pour revenants à douces intentions, qui rejoint parfois la démesure d’un Woodkid, mais systématiquement freinée, enrayée par un goût délicat du moins, du retrait.
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En anglais, son nom de famille signifie “ose”, et Douglas ose beaucoup, en laissant parfois des gouffres de silence entre les notes, en chantant à tue-tête, comme s’il était seul et apeuré dans un fatras de lichen et de brumes de son Grand Ouest anglais. “Il est bon d’avoir des gens fragiles autour de soi, ils nous aident à mieux comprendre ce monde”, écrivait un autre poète, islandais celui-ci, et Whelm tient parfaitement ce rôle.
Il rappelle à quel point la musique peut être exaltation, impudeur, indécence même quand ce proche de Nils Frahm – qui se rapproche de James Blake à l’occasion de quelques arrangements électroniques feutrés – s’évade de tout format, toute mesure, pour une poignée de torch-songs qui redessinent l’horizon, soudain plus escarpé.
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