Des dizaines de concerts, des découvertes en pagaille et, cerise sur la galette saucisse, un riche contingent d’artistes français…
Les Transmusicales de Rennes remplissent plus que jamais leur rôle de défricheur avec une programmation audacieuse et bigarrée. Deuxième partie de notre dossier dédié au festival.
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Petite Noir : la sensation “noir wave”
Le jeune Belgo-Congo-Angolais, adepte de Joy Division et de musique africaine, donnera son premier concert français aux Trans.
Yannick Ilunga pourrait à lui seul illustrer une campagne de publicité pour les bienfaits de la mondialisation. Né de parents francophones angolais et congolais, le jeune homme a vécu ses premières années en Belgique avant de déménager, enfant, en Afrique du Sud. Au Cap, où il réside encore – “mais plus pour longtemps, dit-il, je vais bientôt déménager à Londres” –, le garçon a grandi “autant au son de la pop-music commerciale de MTV que de la musique africaine qui passait aux repas de famille et aux mariages”. Il a aussi appris la guitare seul, “en jouant des chansons de Blink-182, même si c’était bizarre pour un gamin noir vivant en Afrique du Sud d’écouter du punk-rock américain”.
Ses premières incartades musicales ? Des groupes de jazz et de metal. Ses potes ? Le Capital of Cool, un collectif de photographes, stylistes et autres artistes du monde entier. Sa petite amie ? À Bangkok. Ses grands frères d’adoption ? Les Anglais de Foals, dont il a rencontré le facétieux leader il y a quelques années au Cap et pour lesquels il assure en ce moment les premières parties britanniques.
S’il a longtemps squatté le micro de Popskarr, l’un des groupes de Spoek Mathambo, Yannick Ilunga fait désormais cavalier seul. Du haut de ses 22 ans, le garçon est à la tête de Petite Noir, projet solo au patronyme étrange dont la faute d’orthographe n’a rien d’accidentel : Ilunga s’exprime aussi bien en anglais qu’en français. “Je voulais simplement faire un clin d’oeil à mes deux langues, le mot ‘petite’ est aussi employé en anglais”, explique-t-il.
On ne s’étonnera donc pas que Petite Noir ne ressemble à rien de connu, ou plutôt à tout ce que le jeune homme a englouti de culture, de musique et de paysages au cours de sa courte vie. Ce fan inconditionnel de Joy Division a créé, faute de mots adaptés, son propre genre, la “noir-wave”, qu’il définit lui-même comme “un mélange de musique africaine et de new-wave”. On ne le contredira pas : avec leurs beats syncopés, leur froideur et leur dureté, Till We Ghost, Pressure ou Disappear se fondraient à merveille dans la noirceur du post-punk de l’Angleterre industrielle si la transe de la musique africaine ne venait les ranimer.
“Ma musique est très instinctive, lâche Ilunga, j’essaie de ne pas trop réfléchir à ce que je fais, de rester dans ma petite bulle.” Épié par les blogs du monde entier et fraîchement signé sur le label Domino, Petite Noir donnera son premier concert français aux Transmusicales. L’occasion de vérifier en live si la tectonique des plaques a réellement délocalisé Manchester au Cap. À moins que ce ne soit l’inverse.
Ondine Benetier
Concert le 7 décembre au Hall 4
www.facebook.com/petitenoir1
Bars en Trans, le off
Des concerts pas chers d’amis chers ou de découvertes qui peuvent valoir leur pesant de cacahuètes au comptoir.
En marge des Transmusicales, les Bars en Trans proposent pendant trois jours des concerts à bas prix – 5 euros en moyenne – dans les bars de Rennes. Quatorze établissements répartis dans la ville participent à l’opération, qui se déroulera du 6 au 8 décembre. On y entendra, entre autres, les guitares noisy de Yeti Lane, la pop radieuse de Singtank, le revenant Michel Cloup ou le folk hippie de Theodore, Paul & Gabriel…
Immanquables aussi, les Normands de Granville, dont on attend le premier album en 2013, les Parisiens Caandides et leur folktronica élastique, et le Canadien foufou Rich Aucoin, qui viendra dévoiler la pop-péplum de son récent We’re All Dying to Live. L’occasion, enfin, de découvrir des artistes qu’on ne connaît pas encore mais aux patronymes bien sympathiques : Titan Parano, Zob ou les Lillois Bison Bisou.
Johanna Seban
Du 6 au 8 décembre
Programmation exhaustive sur www.barsentrans.com
Les Transmusicales de Rennes
Du 5 au 9 décembre
Info et programmation complète sur www.lestrans.com
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