Pétulente révélation électro de 2006, les Brésiliennes et Brésilien de CSS reviennent et surprise : le joyeux chambard a laissé place à une rutilante efficacité, qui fait de leur nouvel album Donkey une machine à tubes pop.
Deuxième album des Brésiliens, Donkey a été réalisé dans un laps de temps très court, selon une méthode déjà expérimentée par le groupe lors du premier album. L’homme de la troupe, Adriano, qui dit avoir l’expérience des deadlines depuis qu’il a bossé pour des grosses boîtes de pub à Sao Polo, écrit les bases de chansons puis les soumet aux filles qui co-écrivent les textes. “Je fais ensuite tous les arrangements et la production. Nous voulions un album concis. Notre premier album était trop long à l’origine. Nous avons également enregistré deux chansons pour les b-sides et une dizaine de chansons supplémentaires que nous sortirons sur le net. On est super productifs !” Pour autant, le groupe n’aurait pu envisager de sortir son album intégralement sur le net, à la manière d’un Radiohead. “Nous sommes très attachés à notre label Sub Pop. Ça n’aurait pas être très juste envers eux.”
Le mythique label américain basé à Seattle, bastion de la scène grunge et indie américaine (Niravana, Mudhoney, L7, etc.) a en effet signé le groupe à ses débuts. Et Donkey, en porte les stigmates. Dès l’inaugurale Yager Joga (un délire sur les bienfaits conjugués du Jagermesteir et du yoga), le disque déroule une batterie de tubes qui lorgnent encore plus ouvertement que sur le premier album du côté de Pixies, Breeders (Rat is Dead) ou de Blondie (Left Behind). Ils laissent l’auditeur hors d’haleine, terrassé par tant d’assauts successifs. Les stades du monde entier, en toute logique, devraient suivre.
Car le son de CSS, qui a fait remixer son album par Mark “Spike” Stent (Oasis, Björk, Massive Attack, Madonna etc) s’est musclé, densifié, laissant de côté l’esthétique arty et un poil approximative du premier album. On pourra le regretter (elle faisait en partie le charme du groupe) ou voir dans ce geste une démonstration de puissance. Comme si le groupe, qui tenait désormais son destin bien en main, signifiait par là son intention de ne plus laisser quiconque décider de son avenir, et d’embrasser durablement l’aventure rock, avec toute la démesure qu’elle comporte.
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