Les deux dernières soirées du Domaine Privé d’Alain Bashung à La Cité de la Musique avaient le double parfum de l’inédit et de la surprise. D’abord parce que les venues de Colin Newman et de Bonnie Prince Billy sont rarissimes en France, ensuite parce que le casting réuni pour la soirée de clôture indiquait un […]
Les deux dernières soirées du Domaine Privé d’Alain Bashung à La Cité de la Musique avaient le double parfum de l’inédit et de la surprise. D’abord parce que les venues de Colin Newman et de Bonnie Prince Billy sont rarissimes en France, ensuite parce que le casting réuni pour la soirée de clôture indiquait un répertoire fort en inédits et en reprises. Le 29, c’est Chloé Mons qui ouvrait la soirée avec une performance guitare-voix aventureuse. Cow-girl de l’espace, elle écrit une sorte de road-movie musical entre western cosmique et performance spoken word’ proposant une échappée sauvage dans les paysages de l’étrange. Une émotion palpable parcourut l’auditorium de la Cité, lorsque Colin Newman foula les planches de l’auditorium. Engagé dans son nouveau projet, Githead, la légendaire figure de Wire a retrouvé une deuxième jeunesse. Bien loin de son image de musicien conceptuel, froid et austère, Colin Newman emmène son groupe avec un enthousiasme et une fraîcheur de collégien, sautillant comme un marsupilami et plaisantant volontiers entre des chansons réminiscentes de cette new-wave biscornue, jadis développée par Wire lui-même et Minimal Compact. Jouissif.
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Avec les invités annoncés, le grand final du Domaine Privé promettait la haute voltige. Promesse tenue. En première partie, Bonnie Prince Billy et son acolyte Matt Sweeny ont brossé le portrait de la country du XXIe siècle. Fidèle au son brut et à la simplicité mélodique, Bonnie Prince Billy chante et joue comme sur ses disques : proche de l’oreille, avec cette douceur et cette introspection naturelle qui parle à l’âme. Les autres guests de Bashung ont tour à tour rejoint l’hôte des lieux pendant son tour de chant suivant une règle du jeu établie : un ou deux titres avec Bashung, un titre personnel. Sonny Landreth et son slide sur « Osez Joséphine » et « J’écume »), Arto Lindsay (« J’envisage », « What’s in a Bird ») et solo dans une version ludique du traditionnel brésilien Alegria, Matt Ward (« Bijou bijou ») puis Rodolphe Burger pour piloter une somptueuse reprise des « Petits papiers » de Gainsbourg, en duo avec M. Alain. Seul Link Wray jouera deux morceaux de sa composition (« Fire », « Rumble ») avant d’accompagner Bashung sur une cover lunaire de « Love me Tender ». Logiquement, l’histoire se terminera en réunion de famille (Bonnie Prince Billy inclus !) pour une reprise collective du « It’s so Easy » de Buddy Holly.
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