De tous les archétypes du rap US, le cul reste le plus répandu. Bitches par tonnes en toile de fond des clips, récit d’exploits priapiques à l’arrière des Benz, l’armada du cliché à toujours été là. Et franchit un cap de plus avec Doggystyle, l’alliance entre Snoop Dogg et Hustler. Après l’album, le DVD. Après […]
De tous les archétypes du rap US, le cul reste le plus répandu. Bitches par tonnes en toile de fond des clips, récit d’exploits priapiques à l’arrière des Benz, l’armada du cliché à toujours été là. Et franchit un cap de plus avec Doggystyle, l’alliance entre Snoop Dogg et Hustler. Après l’album, le DVD. Après le son, les images. Qui mériteraient un sticker « images explicites », puisqu’il n’y a pas de doutes, on est en plein porno. Jusque dans le manque de scénario : une party est organisée dans la Mansion de Snoop, elle vire à la partouze. Les filles ressemblent à n’importe quelle danseuse vue sur un plateau de Hit Machine derrière Yannick ou Billy Crawford, entérinant les fantasmes de branleur devant n’importe quelle paire de seins siliconés XXL. Pas le plus troublant dans cet atterrant produit : entendre des raps marteler la dure vie du ghetto sur fond de gang bang autour d’une piscine olympique et d’open bars dégoulinant. Est-ce cynique ou obscène ?
La véritable arnaque restant pourtant dans une non-mise en scène, Doggystyle se contentant d’alterner mollement performances vocales de Snoop et les éternelles figures classiques du X sur des canapés en cuir ou des tables de billards. Autrement dit ce qu’on voit tous les premiers samedis du mois chez Marc Dorcel, le soleil de Californie en moins. Le gang du rappeur poussant le sens du faux-cul jusqu’à ne jamais participer aux agapes, ou au mieux jouer à la Playstation pendant qu’ils se font pomper le joystick.
Pour un peu, on se croirait presque en train de mater une émission de clip dédicacés sur une chaîne fusion entre XXL et Game One, mais avec encore moins d’enthousiasme que les deux réunies. Jamais sexy ni vraiment bandant, Doggystyle vante la mollesse d’un porno domestique où on tire son coup avant d’aller faire la vaisselle, vulgarise un sens de l’interdit et le castre de son potentiel excitant à force de tout déballer trop vite et trop mécaniquement. Seule acquis favorable : la confirmation qu’on peut se passer des synthés 70 s pour illustrer le cinéma porno. Reste que si on peut éviter par la suite des produits équivalents genre George Michael et Elton John présentent leurs vidéo gays amateurs ou Gwen Stefani introduce Rocco Siffredi, c’est pas plus mal.
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DVD disponible en Zone 1
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