Smith And Mighty : un nom qui semble inconnu pour une musique qui sonne si familière. Quand, à la fin des années 80, Massive Attack commençait allégrement ses expérimentations ce mélange de reggae, soul, hip-hop, new-wave débouchant sur un inconnu radieux , Rob Smith et Ray Mighty étaient de la même aventure, ni suiveurs […]
Smith And Mighty : un nom qui semble inconnu pour une musique qui sonne si familière. Quand, à la fin des années 80, Massive Attack commençait allégrement ses expérimentations ce mélange de reggae, soul, hip-hop, new-wave débouchant sur un inconnu radieux , Rob Smith et Ray Mighty étaient de la même aventure, ni suiveurs ni imitateurs, juste défricheurs, en voisins de Bristol. Dans la foulée de ce Blue lines sidérant, un traitement identique yeux écarquillés et oreilles grandes ouvertes devant pareille mutation aurait dû être réservé à l’unique album du chanteur Carlton, sur lequel oeuvra le duo de producteurs. La malchance et une maison de disques obtuse se sont alors liguées pour laisser Smith And Mighty sur la touche de l’histoire. Cette injustice flagrante ne pourra sans doute jamais être réparée pas de pub avec Sophie Marceau en vue , mais les consciences se soulageront avec la sortie de ce volume de la collection DJ Kicks qui leur est confié. Pour prendre sa revanche, rien de mieux qu’avoir les mains libres : profitant de leur indépendance, les deux floués se mettent en avant, réclament leur dû. Entre Walk on by (1988) et I don’t know (1997), pratiquement dix ans ont passé mais rien n’a changé. Sur la reprise du standard de Burt Bacharach et Hal David se trouvaient déjà le don pour le métissage et le son du futur proche dont Smith And Mighty ont été tenus absents, malgré une présence virtuelle en ombres tutélaires. Animé par une légitime envie de rétablir la vérité, le couple de pionniers livre donc une leçon d’histoire qui, dans le feuilleton sur Bristol, pourra faire figure de pilote, un épisode dont on aurait malencontreusement oublié les mérites, aveuglés par les derniers rebondissements. Dans cette tentative de réhabilitation, qui dévoile donc les coulisses du Bristol off, Smith And Mighty n’oublient pas Flynn & Flora parmi les premiers à pratiquer la drum’n’bass au moment où ça ressemblait à un gros mot , More Rockers de Peter D, l’ami et compagnon de toujours ou la tribu locale Cup Of Tea avec Receiver. Ondulant du dub le plus orthodoxe à la jungle la plus dure, sans oublier un trip-hop bleuté, ce mix à la fois sensuel et martial implique donc un nécessaire regard en arrière.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}