Bromheads Jacket ? La camisole de force et du bromure, oui, plutôt, seuls moyens de calmer un peu ces agités en rut. De The Fall aux Membranes, des Three Johns à Art Brut, l’Angleterre possède le copyright sur ce rock arty et ortie, qui provoque euphorie dangereuse ou urticaire suivant l’humeur et le besoin en […]
Bromheads Jacket ? La camisole de force et du bromure, oui, plutôt, seuls moyens de calmer un peu ces agités en rut. De The Fall aux Membranes, des Three Johns à Art Brut, l’Angleterre possède le copyright sur ce rock arty et ortie, qui provoque euphorie dangereuse ou urticaire suivant l’humeur et le besoin en adrénaline, testostérone et amphétamines du moment. Chansons saccadées, chant au postillon, rythmique sans manières et guitares affolées : Bromheads Jacket (La Veste de Laurent Broomhead ?) joue une curieuse version de punkrock, à la fois fluette et vigoureuse, à la fois élégamment pop et souillonne. Avec leurs concitoyens des Arctic Monkeys, ces gouapes partagent à l’évidence une fascination pour la gouaille et les paroles accablantes des Streets, puisant dans la nullité d’une adolescence désoeuvrée quelques bons mots, quelques cruelles et drôles observations. Du rock social, façon Samu social. Mais contrairement à tant de dévots de cette écriture horizontale, eux l’expriment dans un étonnant mélange de furie, de rage froide et un sens pop miraculeusement épargné par l ?électricité mauvaise. Car même roide, voire cagneux, ce rock accompagne à l’occasion de miraculeux refrains à reprendre en chorale déglinguées, de Poppy Bird à Lesley Parlafitt ou What Ifs + Maybes.
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Franchement irrésistibles dans ces moments où ils tiennent une mélodie à torturer, à taquiner, à chatouiller, les Anglais jouent alors très nettement au-dessus de la meute des suiveurs des Arctic Monkeys, de Little Man Tate à Millburn. Car leur formation en power trio ? avec toute la mobilité et le dégraissage absolu qu’autorise un tel commando ?, leurs guitares en acier de Shef f ield et leur chant tour à tour goguenard et solennel (le grandiose Rosey Lee) en fait déjà une anomalie, dans un milieu du rock nordique 2007 honteusement stéréotypé et asservi. Comme chantaient les Buzzcocks, autres ancêtres de ces sprints : I wish I was 16 again’.
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