Chez Sparklehorse, en six titres (ou versions) inédits, le folklore passe un mauvais quart d’heure. Passé à la gégène, agité par une électricité crasseuse, Happy man est au songwriting appliqué des bons élèves de l’americana ce que le tir de chien errant est à la chasse à courre : une version trash, crade, mal élevée, […]
Chez Sparklehorse, en six titres (ou versions) inédits, le folklore passe un mauvais quart d’heure. Passé à la gégène, agité par une électricité crasseuse, Happy man est au songwriting appliqué des bons élèves de l’americana ce que le tir de chien errant est à la chasse à courre : une version trash, crade, mal élevée, sauvage. Mark Linkous a beau hurler « All I want is to be a happy man » dans un déluge d’électricité, pas moyen de croire une seconde que ce type malade aspire à autre chose que le chaos, la marge la moins romantique et confortable d’une vie américaine. « All I want is to be a happy pig », l’entend-on d’ailleurs s’essouffler en fin de parcours, histoire de nous rappeler que ça se joue pas très loin de Delivrance. Et pourtant : derrière ses manières frustes et ses liquettes dévastées, derrière les poussées de fièvre noire de guitares même pas tenues en laisse par Eric Drew Feldman – toujours là pour attaquer à la dynamite le train-train du rock -, l’élégance de ce type stupéfie, notamment sur l’élégiaque Happy place, que l’on imposera désormais au générique de Dead man. Car il y a, bien entendu, du Neil Young dans cette façon de faire passer une chanson totalement déglinguée de Daniel Johnston (My yoke is heavy) pour un classique des Rocheuses, pour faire ainsi vibrer une mélodie aussi ténue que Gasoline horseys.
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