La fête des disques, de celles et ceux qui les vendent et des mélomanes qui repassent leurs bacs, a lieu cette année le 22 avril. Notre sélection, parmi le choix toujours pléthorique du Disquaire Day.
Lili Drop – Monde animal & N (2 vinyles)
Ayant traversé comme un météore le ciel du rock (en) français au début des années 1980, le trio Lili Drop – mené par le pétulant chanteur-guitariste Olivier Caudron (alias Olive) – a laissé derrière lui deux albums, Monde animal (1980) et N (1982), qui bénéficient pour la première fois d’une réédition en vinyle. Vitaminées et acidulées, dans la veine d’un rock mélodique traversé par d’opulentes lignes de basse, leurs chansons dégagent une fraîcheur toujours aussi éclatante.
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(Sony Music)
Taylor Swift – Folklore: The Long Pond Studio Sessions (2 vinyles gris)
Disque de rupture s’il en est, Folklore, huitième album de Taylor Swift, récompensé aux Grammy Awards et conçu en quarantaine durant la période pandémique avec le concours du producteur star Jack Antonoff et du National Aaron Dessner, a fait entrer la kid de Nashville dans une autre dimension. Cette nouvelle collection de ballades, marquées du sceau de l’indé, bénéficiera d’une session live, mise en boîte pour Disney+ l’année de sa sortie. Captées aux petits oignons, les sessions enregistrées dans le très isolé studio Long Pond subliment l’œuvre originale.
(Taylor Swift/Universal)
Lomepal – Auburn/Tee (Live) (1 vinyle 25 cm)
Acclamé par la critique et plébiscité par le public dès son premier album, Flip (2017), Lomepal compte parmi les protagonistes majeurs de la triomphante scène rap francophone actuelle. Auburn et Tee – les deux premiers singles extraits de son impeccable troisième album, Mauvais Ordre (2022) – apparaissent sur ce maxi exclusif dans de fastueuses versions live captées au Théâtre antique de Vienne, le 30 juillet 2022, lors de la mini-tournée estivale effectuée avec son groupe au complet, en prélude à la sortie du disque.
(Idol/Integral)
Echo & the Bunnymen – Peel Session 1997 (1 vinyle)
Revenu en beauté sur le devant de la scène durant l’été 1997 avec l’album Evergreen (au titre idoine), Echo & the Bunnymen a réalisé dans la foulée une Peel Session – leur septième (sur un total de huit). Diffusée le 16 septembre 1997 sur les ondes de la BBC, cette session live de la renaissance au son carillonnant paraît pour la première fois en vinyle. Elle comporte quatre morceaux, deux (Don’t Let It Get You Down, Altamont) issus d’Evergreen et deux (Rescue, Villiers Terrace) de Crocodiles, le premier album du groupe, sorti en 1980.
(Because Music)
Carole King –The Legendary Demos (1 vinyle crème)
Avec ou sans son premier mari, Gerry Goffin, Carole King a composé plus d’une centaine de tubes, de The Loco-Motion à Goin’ Back pour Dusty Springfield. Mais en plus d’être une musicienne inspirée, elle a été une chanteuse solo mémorable, décrochant le jackpot avec Tapestry (1971). On retrouve des joyaux de cet album plébiscité sur ce recueil séminal de démos comme It’s Too Late ou (You Make Me Feel Like) A Natural Woman popularisé par Aretha Franklin, mais aussi Crying in the Rain, merveille de mélancolie offerte aux Everly Brothers.
(Sony Music)
Pixies – Doolittle (Live in Brussels 2009) (1 vinyle bleu, 1 vinyle vert)
En 2009, les Pixies reformé·es au complet fêtent l’un des chefs-d’œuvre de leur discographie, Doolittle, à travers une tournée mondiale qui passe notamment par la capitale belge. La bande à Black Francis et Kim Deal y joue l’intégralité de leur troisième album, dont les fameux Debaser, Monkey Gone to Heaven, Wave of Mutilation, des faces B et quelques singles classiques, comme Gigantic et Where Is My Mind?, extraits de Surfer Rosa (1988). Doolittle (Live in Brussels 2009) est édité en double vinyle bicolore.
(Demon Records/Bigwax)
Michel Polnareff – Polnareff chante Polnareff (1 45t jaune)
Dans le prolongement de l’album Polnareff chante Polnareff, douze standards en version piano-voix publiés à l’automne dernier, Michel Polnareff sort pour le Disquaire Day un 45t jaune, qui regroupe sur deux faces Lettre à France et Holidays, Tout, tout pour ma chérie et On ira tous au paradis. C’est dans la sobriété instrumentale que le chanteur à lunettes exilé en Californie depuis des décennies retrouve ses lettres (à France) de noblesse.
(Parlophone/Warner Music)
Joe Strummer and The Mescaleros – Streetcore (20th Anniversary) (1 vinyle blanc)
Le troisième et dernier album de Joe Strummer & The Mescaleros souffle déjà ses 20 bougies. Publié en octobre 2003, ce disque était paru près d’un an après la mort du leader de The Clash, qui avait retrouvé l’inspiration avec ce nouveau groupe punk-rock britannique. En ouverture, la chanson Coma Girl est le tout dernier enregistrement studio de Joe Strummer. Vingt ans plus tard, Streetcore demeure un rugissant disque testamentaire.
(Warner Music)
Beach House – Become EP (1 vinyle transparent)
Dans le sillage de Galaxie 500, Mazzy Star ou Slowdive, Beach House – duo formé par Victoria Legrand et Alex Scally – distille depuis près de vingt ans (déjà) une entêtante pop onirique, nimbée de langueur mélancolique et au fort pouvoir hypnotique. Provenant des sessions de leur récent album Once Twice Melody (2022), cinq chansons inédites – dont Devil’s Pool, Black Magic et Become, trois miroitantes perles éthérées à la Velvet Underground – composent cet EP, édité en vinyle transparent. Tout simplement classieux.
(Bella Union/Integral)
Renaud – Métèque (1 maxi 45t)
Georges Moustaki, Georges Brassens, Bourvil ou Jean Ferrat : Renaud, le chanteur énervant, reprend ses classiques à lui des auteurs-compositeurs-interprètes qu’il préfère. Le dix-huitième album du vieux briscard de la chanson française n’est pas son premier disque hommage, mais celui-ci sonne comme une anthologie amoureuse en forme de bilan d’une vie. Et ce n’est pas un hasard s’il est sorti après la période pandémique, moment opportun pour se replonger dans les vieilleries qui nous ont construit·es.
(Parlophone/Warner Music)
Ernest Ranglin – Below the Bassline (1 vinyle violet)
Longtemps secret le mieux gardé de la musique jamaïcaine, le guitariste Ernest Ranglin a joué avec quantité d’artistes de son île, de Bob Marley aux Skatalites en passant par Jimmy Cliff ou Prince Buster. En plus d’avoir contribué à façonner le son historique du ska et du reggae, Ernest Ranglin est un grand jazzman. Toujours actif à plus de 90 ans, il voit ressortir sur un vinyle violet l’un des albums qui, en 1996, avec ses dialogues entre guitare, piano et rythmiques, l’a imposé comme un grand maître de la dimension d’un Wes Montgomery ou d’un Django Reinhardt.
(Decca /Universal)
Catastrophe + Philippe Katerine, Laurent Bardainne + Prince Waly, Uèle Lamore + Theo Croker – Session Unik (3 45t)
Comme chaque année depuis 2015, l’Adami et FIP sont à l’origine des ovnis du Disquaire Day en initiant des collaborations originales. Ainsi, le collectif Catastrophe croise le chemin de Philippe Katerine pour deux chansons élégantes, le rappeur de Montreuil Prince Waly a enregistré deux morceaux de hip-hop fondant avec le saxophoniste et compositeur Laurent Bardainne, tandis que la cheffe d’orchestre Uèle Lamore et le trompettiste Theo Croker ouvrent grand nos horizons musicaux avec leur 45t en commun. Concert Unik le 12 avril, au Studio 104 de Radio France.
(Adami/FIP)
Magic Malik – Magic Malik Fanfare XP3(1 vinyle)
Grand disque de musique improvisée groovy, Magic Malik Fanfare XP3, troisième volume des aventures dans le son du flûtiste Malik Mezzadri, du saxophoniste Pascal Mabit et du trompettiste Olivier Laisney, rassemble douze musiciens le temps d’un album saccadé, qui ne flirte jamais avec l’exercice de style malgré la manifeste maestria des protagonistes qui figurent au générique. Sans aucun doute l’orchestre de l’année.
(Onze Heures Onze/L’Autre Distribution)
Bob Marley – Stir It Up (1 45t)
Il y a cinquante ans, le producteur Chris Blackwell tentait le pari d’imposer au public rock un groupe jamaïcain, The Wailers, mené par un chanteur charismatique encore inconnu, Bob Marley. Enregistré en Jamaïque, puis adapté au marché européen à Londres à coups de solos de guitare ou de clavinet, Catch a Fire a permis à Bob Marley de sortir à jamais de l’anonymat. Pour fêter cet anniversaire, une version alternative made in Kingston de Stir It Up, l’un des classiques de l’album, est exhumée ainsi que son pendant instrumental.
(Island/Def Jam/Universal)
Bill Withers – Live at Carnegie Hall (2 vinyles)
En octobre 1972, Bill Withers investit la salle de concert new-yorkaise pour un show devenu mythique. Le chanteur soul n’a encore que deux albums au compteur, mais ce sont peut-être ses meilleurs, Just As I Am et Still Bill. Devant un public acquis, il livre une prestation enfiévrée qui ne se limite pas à ses trois singles ultra-célébrés – Ain’t No Sunshine, Use Me et Lean On Me –, en y incluant aussi l’hommage à sa grand-mère maternelle qui l’a initié au chant ou Harlem/Cold Baloney au finale électrique.
(Sony Music)
The Slits – Rough Cut (1 vinyle)
Jalon essentiel du postpunk anglais originel, Cut (1979), le séminal premier album de The Slits, propulse un fébrile rock ascétique et syncopé sous forte influence reggae-dub, quelque part entre PiL, The Clash et Basement 5. Rough Cut en offre une édition alternative, présentant – et rassemblant pour la première fois sur vinyle – les dix morceaux dans les mixages originaux (bien bruts) du producteur Dennis Bovell. S’y ajoute la reprise de I Heard It through the Grapevine, elle aussi en version rough, encore plus saisissante.
Island/Def Jam/Universal)
Terry Callier – Hidden Conversations (1 vinyle)
Les conversations de Terry Callier, né en 1945 à Chicago et décédé en 2012 dans la même ville, ne sont désormais plus si cachées que cela. Informaticien de formation, Callier laisse derrière lui une œuvre organique méconnue mais devenue culte, dont cet ultime Hidden Conversations sorti en 2009, et enregistré, notamment, avec Robert Del Naja, le membre fondateur de Massive Attack. S’il y avait un disque à redécouvrir cette année, ce serait peut-être celui-ci, pour la première fois en vinyle.
(Mr Bongo/Bigwax)
Oum Kalsoum – Chansons inédites (1 vinyle)
Pour le Disquaire Day, le label parisien Elmir Records réédite les Chansons inédites d’Oum Kalsoum, surnommée “l’Astre de l’Orient”, autant pour son magnétisme vocal que scénique. Parues entre 1926 et 1936 au format 78t, ces huit chansons rares font partie des tout premiers enregistrements de la plus grande chanteuse du monde arabe. Une collection remastérisée et enrichie de notes biographiques pour (re)découvrir Oum Kalsoum.
(Elmir Records/Kuroneko)
Van Halen – Live: Right Here, Right Now (4 vinyles colorés)
Sans aucun rapport avec le tube interstellaire de Fatboy Slim, Right Here, Right Now est un disque live de Van Halen mis en boîte dans la ville californienne de Fresno en 1992, et publié l’année suivante, deux ans après la sortie du neuvième album studio du groupe, For Unlawful Carnal Knowledge (1991). Et s’il s’agissait de la meilleure porte d’entrée pour le néophyte avide d’en savoir plus sur ce groupe monument dans le genre hardos, qui marqua les années 1980 au fer rouge ? Trois ans après la mort de son leader, Eddie Van Halen, on peut le penser.
(Warner)
Nico – Live at the Library Theatre ’80 (1 vinyle bleu)
Attention, collector ! Un concert de l’icône absolue du Velvet enregistré en 1980 à Manchester, enfin disponible en vinyle. De quoi replonger, yeux fermés et oreilles grand ouvertes, dans cette performance brute et frissonnante. Nico y interprète, entre autres, My Heart Is Empty, All Tomorrow’s Parties, Valley of the Kings et Femme fatale. Cette édition vinyle n’est proposée qu’à 3 000 exemplaires dans le monde.
(Culture Factory/LMLR)
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