Le réalisateur était notamment à l’origine d’un chef-d’œuvre sur la scène de Liverpool.
C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la disparition du réalisateur et documentariste Jérôme de Missolz. Parmi tous ses films, on retiendra particulièrement deux chefs d’œuvre consacrés à sa passion absolue pour le rock et ses personnage maudits, en rupture. Wild Thing (2010) était ainsi une lettre d’amour (lue par l’acteur Denis Levant) adressée à ceux qui avaient construit la propre mythologie de Jérôme, d’Iggy Pop à Ian Curtis, de Love à PJ Harvey. Le film, psychédélique et urgent ne racontait pas l’histoire du rock, mais celle du cinéaste, sorti du rien par le rock.
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Depuis sa diffusion sur Arte en 1992, You’ll Never Walk Alone, qu’il avait co-réalisé avec Evelyne Ragot, est devenu un objet de culte, partagé sur YouTube et régulièrement diffusé dans des festivals. En plongée dans la scène de Liverpool d’alors, le film racontait les destins brisés ou cocasses de stars montantes ou descendantes, avec une profondeur et une pudeur remarquables. De la mélancolie la plus tenace à la gouaille la plus joviale, tout Liverpool tenait dans ce film illuminé par la grâce des frères Head (Pale Fountains, Shack) et l’humour tendre de Ian McCulloch (Echo & The Bunnymen). Depuis ce film, obsédé par le sujet, Jérôme de Missolz avait plusieurs fois filmé les frères Head. Il envisageait même l’an passé, avant d’être rattrapé par un cancer, de donner une suite à You’ll Never Walk Alone, vingt-cinq ans plus tard. Il avait aussi réfléchi à un film racontant une histoire très personnelle des Inrocks à l’occasion des trente ans du magazine.
Il a également signé un film étonnant sur Nusrat Fateh Ali Khan (1996). Une de ses premières réalisations s’appelait Furie Rock et il était, dans toute sa gentillesse, sa douceur et sa passion, exactement ça : la furie et le rock. Il était d’ailleurs né comme le rock, en 1954.
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