Perdu dans sa campagne du Middlesex, David Westlake se l’est toujours jouée dilettante, offrant parcimonieusement ses chansons pop-rock nappées d’effluves acoustiques à un air du temps qui n’a jamais été de son côté. Pas le génie méconnu du siècle, ce Westlake, mais un gars doté d’un sens mélodique sur lequel on sait pouvoir compter, un […]
Perdu dans sa campagne du Middlesex, David Westlake se l’est toujours jouée dilettante, offrant parcimonieusement ses chansons pop-rock nappées d’effluves acoustiques à un air du temps qui n’a jamais été de son côté. Pas le génie méconnu du siècle, ce Westlake, mais un gars doté d’un sens mélodique sur lequel on sait pouvoir compter, un copain qu’on ne voit pas souvent, mais qu’on a plaisir à retrouver à l’occasion. Cet automne 90, voici qu’on le rencontre, au détour d’une immonde pochette, avec un nouveau groupe derrière lui. Ça m’ennuierait de lui tailler un costard, qu’il ne mérite pas, sans argumenter, mais il faut bien avouer que le jeu de mots facile à faire avec le titre serait assez tentant, tant la première écoute s’avère en deçà de nos espérances. Pourquoi ce son rêche, pas produit pour un sou ? Pourquoi cette angulosité ? Pourquoi ce dépouillement rock auquel on a du mal à croire ? Tout cela n’est pas désagréable, au contraire, on dirait des demos de The Loft. Mais, pourquoi avoir voulu ? ce ne peut être que délibéré ? enfouir les mélodies sous tant de rudesse ? C’est là une maladresse bien naïve. Comme on ne voit pas David Westlake et ses Servants assez souvent, on se garde bien de le leur reprocher pour profiter pleinement de leur présence. Et on fini par prendre grand plaisir au disque, comme à l’habitude. On finit même par l’aimer.
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Archives du n°25 (sept.90)
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