L’association britannique Help Musicians et le syndicat Musicians’ Union dévoilent un nouveau rapport sur les conditions de travail des femmes dans l’industrie musicale. Lequel fait état d’une misogynie tenace, occasionnant discriminations genrées et harcèlement sexuel. Entre autres.
Le sexisme n’a (toujours) pas dit son dernier mot. Un constat qui s’applique à tous les milieux et dont l’industrie musicale n’est malheureusement pas exempte. Selon un nouveau rapport élaboré par l’association britannique Help Musicians et le syndicat Musicians’ Union – intitulé Women Musicians Insight – les disparités y demeurent entre hommes et femmes. Sans conteste.
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Un tiers des musiciennes britanniques victimes de harcèlement sexuel
Basée sur le témoignage de 6000 musicien·nes britanniques (dont plus de 2500 s’identifiaient comme femmes), cette étude dresse le tableau d’un milieu où sévissent encore discriminations genrées et harcèlement sexuel.
Ainsi, 51 % des femmes qui y travaillent disent avoir été victimes de différences de traitement en raison de leur genre, contre 6 % pour leurs homologues masculins. Elles sont, dès lors, huit fois plus susceptibles de l’être que ces derniers, selon l’association et le syndicat.
Un tiers d’entre elles disent aussi avoir été harcelées sexuellement, tandis que 25 % affirment avoir été témoin de tels comportements.
Moins rémunérées bien que mieux qualifiées
Une musicienne britannique gagne en moyenne 19 850 livres sterling par an (soit environ 23 200 euros) contre 21 750 pour les hommes (soit environ 25 400 euros). Des revenus inférieurs qui ne reflètent pourtant pas leur qualification : les femmes sont davantage diplômées que leurs compères masculins.
Une inégalité qui n’est pas sans conséquences : un quart de ces musiciennes déplorent de ne pas gagner assez d’argent pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs proches, tandis qu’elles sont près de 30 % à déclarer que leurs engagements familiaux finissent par entraver leur carrière – contre 11 % des hommes seulement.
Quid des musiciennes françaises ?
Si l’on ne dispose pas (encore) de chiffres aussi précis et récents que ceux avancés dans le Women Musicians Insight britannique, ce dernier réaffirme pourtant les conclusions déjà tirées par le Centre National de la Musique (CNM) en février 2023.
Par le biais d’un baromètre publié une année auparavant, à l’occasion des assises de l’égalité hommes-femmes (dont l’objectif était justement d’observer la place de ces dernières au sein de la filière), l’institution publique pointait déjà la question de l’omniprésence masculine sur les scènes de l’hexagone. “Alors que la question de l’égalité entre les genres dans la musique est un sujet d’actualité pour l’ensemble des acteurs de la filière, la parité entre les femmes et les hommes sur scène comme en studio n’est pas encore acquise”, y était-il statué.
Le CNM regrettait ensuite que “les femmes artistes [soient] deux fois moins visibles que leurs pairs masculins, que ce soit dans les programmations des salles de spectacles en France, sur les enregistrements produits et commercialisés, ou sur les titres les plus diffusés dans les médias traditionnels et les plateformes de streaming”.
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