Depuis leur Floride natale, Dre et Vonne entrechoquent sur “FInally, New” bass music, postpunk, grime et UK garage. Pour les fans de sensations fortes.
La ville de Tampa, en Floride, offre si peu de perspectives et de modèles de réussite que tout doit s’obtenir les poings serrés, à l’arrache, dans un élan émancipateur hostile aux compromis. Avec leur jeunesse, leur débrouillardise (tout est composé sur Ableton dans une chambre de 14 mètres carrés) et leurs influences (Brian Eno, Neneh Cherry, Dizzee Rascal, mais aussi A Certain Ratio à se fier au clip de Faux Leather), Dre et Vonne sont des activistes invétérés.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Chacune de leurs envies, de leurs idées et de leurs obsessions devient une chanson prenant aux tripes. Et ce sont elles qui reçoivent le mieux ce hip-hop discordant, convulsif, abreuvé de bass music, de postpunk, de grime et de UK garage.
Cette connexion aux cultures underground britanniques, cette énergie presque rock dépourvue de certitudes, le duo ne cherche jamais à la canaliser sur Finally, New, un troisième album fait de sautes d’humeur, qui assume sa densité, sa complexité, l’originalité de ses thèmes (on y parle appareil photo vintage, salon du bricolage…) et l’atmosphère fiévreuse de ses morceaux effrénés.
C’est que l’accalmie paraît ici illusoire, tant les flows sont agités, prêts au carnage. Ce qui finit par arriver à l’écoute de X-Ray Spex ou From the Floor, hymnes hallucinés, contrastés, aptes à rendre séduisant l’inconfortable et à concasser en à peine trois minutes les turbulences sociopolitiques qui agitent l’époque.
Finally, New (Jagjaguwar/Modulor). Sorti depuis le 13 mai.
{"type":"Banniere-Basse"}