Un Montréalais enfumé chasse le dragon
entre Lynch et Suicide : noir et beau. Critique et écoute.
C’est dans des catacombes suintantes d’airs visqueux que le Taïwanais de naissance et néo- Montréalais Alex Zhang Hungtai est allé chercher l’esthétique obsédante et les atmosphères viciées et vicieuses de son premier album.
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Fils naturel de Suicide et de l’enfer, de David Lynch et de l’opium, il évoque Chris Isaak qui aurait fini par doubler le dragon à force de le chasser. Crooner des enfers, Dirty Beaches a fait son album comme une BO. Celle d’un film si noir qu’on n’en distingue plus qu’un détail : la frousse.
A ce rock au sang d’encre empoisonnée, on ne confierait ainsi pas notre mère, ni notre soeur : qu’il éructe comme le diable en personne, comme Jerry Lee Lewis ou Jon Spencer, qu’il se drape dans les innocences 50’s-60’s pour se plonger sans délai dans un acide sulfureux (la magnifique True Blue, Lord Knows Best), Badlands est un objet sexuel, sale et méchant. Il est surtout, c’est son paradoxe, un disque d’une immense beauté. Noire.
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