Au lieu de trouver des vertus au dernier Red Hot Chili Peppers, on ferait bien de se pencher sur le cas bien plus spectaculaire de Silverchair. Il va sans dire qu’on n’a jamais trouvé la moindre circonstance atténuante à ce trio de mouflets australopithèques, pauvre déjection grunge entrevue dans le ciel de traîne qui a […]
Au lieu de trouver des vertus au dernier Red Hot Chili Peppers, on ferait bien de se pencher sur le cas bien plus spectaculaire de Silverchair. Il va sans dire qu’on n’a jamais trouvé la moindre circonstance atténuante à ce trio de mouflets australopithèques, pauvre déjection grunge entrevue dans le ciel de traîne qui a suivi dans les 90 s l’orage Nirvana. Si nos souvenirs sont exacts, leurs trois premiers albums ne contenaient pas l’embryon d’une chanson potable, alors que ce Diorama débute par un authentique bijou, Across the Night, longue fresque étincelante de près de six minutes que l’on croirait esquissée par les Zombies.
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A quoi doit-on cette métamorphose des cloportes en cigales argentées ? La présence à bord du producteur Van Dyke Parks, préposé ici à une volée d’arrangements orchestraux dont il a le secret, explique en partie ce nouvel essor. Le reste est à mettre au crédit de Silverchair, qui n’hésite pas à nager souvent à contre-courant du vacarme actuel, à la recherche d’un îlot vierge dont leur fastueux et délicat Tuna in the Brine pourrait devenir l’hymne national. Des fâcheuses épopées précédentes, il reste certes pas mal de scories, comme ces intolérables One Way Mule et Too Much of Not Enough. Quelques verrues qui défigurent un peu un paysage par ailleurs charmant, à la limite parfois de l’aquarelle naïve (Luv Your Life et ses chœurs en pâmoison), leur quête exaltée des paradis pop tirant aussi Silverchair vers l’écueil habituel : la parodie pop.
Mais hormis deux ou trois maladresses, Diorama est une œuvre aimable, foncièrement attachante malgré l’immodestie des moyens engagés ? grand orchestre, myriade d’instruments baroques, production cinémascope. En toute fin d’album, deux ballades généreuses et charnues (dont l’irrésistible After All These Years) finissent de rendre l’endroit accueillant et fréquentable (presque) sans modération.
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