L’excentrique Bordelaise gagne en grâce, en musique et en assurance
Sur son précédent album The Real Nature Of The Fantastic Ice-Cream, Amélie sortait du bois qui avait vu naître son folk frugal – un bois dans lequel elle avait taillé à la hâche sa guitare de peu de notes, de peu d’élégances. Même si elle portait toujours le haillon et négligeait encore sa grâce bancale, on la sentait déjà plus proche de la démence sophistiquée d’une Joanna Newsom que de l’écriture renfrognée, sauvageonne d’une Shannon Wright. Dina Dinah continue, souvent avec culot et autorité (les réjouissants Underlake ou Kids) cette progression vers la lumière, la sérennité. Amélie rejoint ainsi sans complexes une joyeuse cavalcades de cowboys et girls doucement illuminés de France, de Moriarty à Olivia Ruiz, fanfares épiques qui déconnent avec Morricone, fantasment les duels en plein désert, avec chorales d’anges et cuivres funèbres. Dans ce désert de plus en plus luxuriant, Amélie a accroché derrière elle, à un catus, les restes de sa mélancolie et de ses complexes : sans bagages, elle avance désormais de moins en moins nue, en plein soleil, la tête haute.
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