De A comme acid à X comme ecstasy, dictionnaire illustré de quelques mots de passe fondamentaux.
Acid
L’acid est né de la trituration par deux DJ’s de Chicago d’une petite boîte électronique Roland destinée à produire les lignes de basses de morceaux house, la TB 303. Née en 87, l’acid-house deviendra rapidement un phénomène social en Angleterre. Le son « acid » transcende les genres : acid-trance, acid-techno, acid-hip-hop. Certains producteurs réussissent donc mieux que d’autres cet exercice de style souvent ennuyeux.
Classic acid-house vol. 1 (Mastercuts/Pias).
After-hours
Littéralement, ce qui se passe « après la fin de la soirée », dormir étant bien entendu exclu. Deux options, apparemment diamétralement opposées, se présentent : finir la nuit chez des amis en écoutant de la musique plus calme (cf. « Chill-out »), option redescente. Autre option, généralement plus hard, aller dans un after, matinée (8 h-14 h) après la soirée, généralement dans un club assez glauque où la musique est de peu d’importance, simple bande-son à la logique du toujours-plus. La fin de l’after dépend sûrement de votre résistance physique et, donc, de votre capacité à la défonce.
Anthems
Hymnes fédérateurs d’une soirée, classiques d’un genre, les anthems (hymne national, dans le dictionnaire) sont des titres qui rendent les danseurs hystériques, hurlant de joie sur une simple intro de piano ou une première rythmique identifiée. Souvent le disque phare d’une soirée, il y en a pour tous les goûts : le Someday de CeCe Rogers fera l’affaire garage, le Age of love de Jam & Spoon contentera les ravers trance, le Pacific State de 808 State réunira tout le monde.
Balearic
Originellement, le style de musique joué dans les clubs d’Ibiza au milieu des années 80 et importé dès 87-88 en Angleterre par une poignée de DJ’s. Soit une destruction radicale des barrières musicales : pop, funk, disco, hip-hop, house, nu-beat, new-wave avec un manque de sérieux jubilatoire. Par extension, style incorporant des influences non-house destiné d’abord à un public house (et anglais).
Spiritually Ibiza vol. 1 & 2 (Firm, en import) ; Classic Balearic vol. 1 (Mastercuts/Pias).
Bpm
Beats per minute ou simplement vitesse d’un morceau : de 80 pour la soul jusqu’à plus de 200 pour le hardcore le plus sauvage, la house tournant autour de 125 bpm.
Chill-out
Dans une fête, salle théoriquement réservée au repos, ou au moins à la relaxation, la musique y étant plus calme. Par extension, genre musical aux contours flous, englobant tout style qui n’est pas assez dance-floor pour la salle principale de la fête. Ainsi l’ambient (sans beat), le hip-hop, le jazz, le funk ou l’easy-listening…
Variante : backroom, salle d’un club où la programmation musicale est plus aventureuse que dans la salle principale, n’étant pas faite pour se reposer mais simplement pour « danser différent ».
Charts
En ce qui concerne l’Europe, la situation est à peu près connue de tous (cf. « Dance »). En revanche, rappelons qu’aux Etats-Unis la house et la techno ne vendent pas du tout. Les intéressés expliquent cet échec par l’incroyable fragmentation des marchés (une radio rock, une radio country, une radio rap), qui n’autorise pas une musique aussi mixte et inclassable. Signalons par contre que, de Corona à Technotronic, la dance peut aussi très bien se vendre aux States, mais uniquement quand elle vient d’Europe.
Chicago
Tout est donc parti de la Windy City américaine, avec pour date officielle 1986 et une liste de DJ’s cités plus bas (cf. « Fondateurs »). Malheureusement, aucun d’entre eux n’a connu la récompense du succès, volés et pillés par une industrie musicale américaine qui a véritablement assassiné la ville. Ensuite, et jusqu’en 94, Chicago ne vaudra plus un kopek. Mais l’homme du redressement s’appelle Cajmere (pseudonyme : Green Velvet), responsable des labels Cajual et Relief, la grande affaire de 1995. Chicago possède son style, un son house beaucoup plus agressif que la moyenne, plus crade et cheap dans sa production que tout ce qui vient de Detroit ou New York. A signaler aussi une vraie scène deep (les labels Prescription et Balance de Chez Damier et Ron Trent) et garage (le label Vibes de Maurice Joshua). Une scène plus variée que ce qu’on pourrait croire de prime abord.
Dance
Dans le meilleur des mondes, on parlerait de dance-music en englobant aussi bien hardcore que techno ou hip-hop, mais des guerres fratricides ont fait prendre à la dance un aspect péjoratif rapidement repris par la machinerie M6. Ainsi, ce qui s’appelle en France « la dance » porte partout ailleurs le nom d’eurodance. Version commerciale et bâtardisée de tout l’underground, l’eurodance, majoritairement italienne et allemande, est un jour hip-hop, un autre trance, etc. Tout ce qui est eurodance n’est pas forcément détestable, certains ne s’étant toujours pas remis, par exemple, du Ride on time de Blackbox ou du It’s on you de MC Sar. Ni plus ni moins que l’équivalent actuel des Stock, Aitken & Waterman des années 80 à propos, Cantona est en studio avec l’un de ces vieux grigous de la production à la chaîne ou encore de l’overdose disco version Boney M des seventies.
Dance-floor
La question fondamentale que se pose tout producteur de dance et, a fortiori, le DJ : est-ce dansant ou non ? L’impact dance-floor (piste de danse) est un critère aussi important dans la dance que la mélodie dans la pop.
Deep
La définition propre du terme est impossible. Deep, « profond » en VF, s’applique pour tout, même si à la base on parlait de deep-house pour décrire des titres aux basses rebondissantes, au synthé planant et aux voix hypnotiques. Plus qu’un son précis, il s’agit là d’un état d’esprit musical, la dance au sein d’une bulle musicale perçue comme un cocon protecteur. Les sons y sont clairs, dépouillés, pas très loin de l’ambient, mais les rythmiques toujours appuyées et éminemment dansantes. Le genre est par essence américain (Mr Fingers…), mais dernièrement, le style a été repris avec talent par les artistes jungle (la deep-jungle, variante dansante de l’intelligent-jungle) ou par la nu-house anglaise (Herbert, Basement Jaxx, Faze Action…).
Detroit
Si Chicago a inventé la house, Detroit a inventé la techno. Ou plus précisément Juan Atkins, véritable pionnier, vite rejoint par ses amis Derrick May et Kevin Saunderson. Trois noms mythiques, auxquels il convient de rajouter l’oublié Eddie Flashin’ Fowlkes. Ville schizo, industrielle et mégaviolente, Detroit n’a pas bougé d’un iota depuis les premières productions de Juan Atkins. La même idée s’y perpétue, bien loin des ancêtres Motown ou Stooges et MC5 ou, peut être, justement pile entre les deux. Aujourd’hui, les idoles de Detroit s’appellent Claude Young, Kenny Larkin, Carl Craig, sans oublier Jeff Mills et Robert Hood, les anciens d’Underground Resistance (UR), le collectif mythique de la ville que l’on a qualifié de Public Enemy techno. Comme à Chicago, il n’est ici question que de Blacks.
Disco
Certainement la racine primordiale de la house. On trouve déjà beaucoup dans le disco, genre bien plus riche et expérimental que ne le laisse croire Patrick Hernandez : l’art du DJ, qui cesse de se contenter de « passer les disques » (Walter Gibbons, Larry Levan, Dave Mancuso ou François Kevorkian, premiers DJ’s mythiques), le beat répétitif, la construction des morceaux, la danse-marathon, la drogue pour danser, le culte du maxi vinyle… Le disco reste une source de samples inépuisable et a joui d’un revival certain depuis la fin 1994. Si certains se contentent de faire tourner un sample en boucle, d’autres ont choisi d’en retrouver les racines expérimentales. Nombreuses compilations disponibles, dont Classic disco vol. 1 (Mastercuts/Pias) ou, en plus expérimentale et difficile à trouver, la collection Loft classics vol. 1-9 (en import).
DJ
Disc-Jockey ou « disquaire », comme on dit encore parfois. Grosso modo, la personne qui passe les disques dans une soirée, « passer » couvrant ici le même éventail que celui existant entre, par exemple, Pécas et Scorsese. Quelques stéréotypes classiques de DJ’s : le moody DJ (désagréable, puriste, obtus, peu souriant, râleur), le party DJ (prêt à toute infamie musicale pour plaire à la foule), le dollar DJ (payé jusqu’à 200 000 F pour un set de nouvel an), le faux DJ (plus souvent un producteur qui a trouvé un bon moyen de voyager gratos et qui profite de l’aura de son nom pour déplacer les foules), le bedroom DJ (débutant ou non, jouant uniquement pour lui et ses amis), le hip-hop DJ (techniquement impressionnant), etc.
Dub
Version instrumentale et souvent expérimentale d’un morceau reggae. Par extension : version instrumentale (ou incorporant seulement le refrain) d’un morceau house vocal.
Electro
Hip-hop électronique et instrumental largement popularisé comme la bande-son du break-dancing. Genre séminal (musique de dance électronique) grâce auquel quelques producteurs importants (comme Juan Atkins) ont fait leurs premières armes. Quelques artistes : Whodini, Cybotron, Arthur Baker, The Egyptian Lover, Hashim…
Best of electro (Streetsounds/Média 7) ; Classic electro vol. 1 (Mastercuts/Pias).
Fondateurs
Ils ont inventé la house : Frankie Knuckles, Marshall Jefferson, Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson, Farley Jackmaster Funk, Larry Heard, Jesse Saunders, Steve Silk Hurley et quelques autres.
Gay
La communauté gay, surtout en France et aux Etats-Unis beaucoup moins en Angleterre , a été la première à embrasser la culture house, comme elle l’avait fait pour le disco.
Goa
Dernier avatar du genre trance (et accessoirement, une île en Inde). La goa pourrait être à la house ce qu’un rock progressif-psychédélique-pseudo-mystique serait à la pop. La transe est, quant à elle, simplement induite par toute musique suffisamment répétitive et minimale.
Happy
Encore un terme idiot qui peut coller à tout et n’importe quoi. Grosso modo, l’antithèse de l’intelligent, la happy fait dans le meilleur des cas référence au début des raves. Depuis, et via des dérivés encore plus crétins style handbag, la happy-house n’est qu’une manière à peine détournée de jouer de l’eurodance un poil plus crédible mais encore plus inaudible. Le happy-hardcore combine quant à lui infantilisme extasié et rythmiques amphétaminées.
Hop
Se dit de tout ce qui intègre une rythmique hip-hop. Deux exemples fameux : le trip-hop, genre de hip-hop instrumental et expérimental destiné non à la danse mais à l’écoute, ou encore le brit-hop, un hip-hop lourd plein de guitares et de fureur destiné à la danse. Contre exemple : hip-house, une house incorporant des vocaux rap.
Headz, compilation (Mo’Wax/Source) ; Live at The Social vol. 1, compilation mixée par The Chemical Brothers (Heavenly Records, en import).
House
« In the beginning there was House, and from House came the groove of all groove » (Au début était la House, et de la House est venu le groove de tous les grooves) phrase fondatrice, dont l’origine se perd dans la nuit des temps.
Indie-dance
Voir l’interview d’Electronic et à peu près tout disque produit par Andrew Weatherall (de Primal Scream aux Happy Mondays).
Intelligent
Drôle de terme, né un peu par hasard via quelques journalistes anglais vers 93 pour qualifier une techno se distinguant de celle entendue au kilomètre dans les raves. Forcément snob, le terme est pourtant bien utile et explicite pour qualifier les productions de labels tels Warp ou Rephlex, qui se moquent totalement de la fonction dansante de leur musique. De l’intelligent-techno est aussi né l’intelligent-jungle (s’opposant à la jungle ragga ou hardcore) et l’on n’est pas loin de parler d’une intelligent-house en pensant à certaines productions anglaises récentes.
Jockey Slut
Si Muzik reste la bible « informative » et The Wire la revue la plus intello, Jockey Slut, fanzine de Manchester devenu presque magazine, reste dans son genre la meilleure publication musicale anglaise. Drôle, intelligente, aux goûts sûrs et au bon ton, elle est furieusement indispensable. Parution bimensuelle. Une « jockey-slut » est, par ailleurs, une fille qui ne traîne, en restant poli, qu’avec des DJ’s. On a les groupies qu’on peut s’offrir.
Jouer
Passer des disques. Equivalent : « faire un set ».
Kraftwerk
Toute la production de Kraftwerk à partir de Ralf & Florian (1973) est une longue étude avant-gardiste de ce que sera la techno vingt ans plus tard. Définitivement au-dessus du reste.
Label
Le point de repère, l’artiste lui-même étant souvent plus ou moins anonyme. Chaque label a une histoire, souvent faite de hauts et de bas. On peut donc seulement faire relativement confiance à l’étiquette : en dance, plus qu’ailleurs, on n’achète jamais les yeux (les oreilles) fermés. Paradoxalement, le white-label (disque sans la moindre information) a un statut presque mythique, conférant à celui qui le possède un semblant d’exclusivité. Variantes : le test-pressing, un white-label correspondant à une pré-sortie de disque ; le bootleg, lui, est un white-label comprenant des rééditions de morceaux plus ou moins introuvables ou des remixes de titres dont l’auteur n’aurait jamais pu obtenir les droits. En français : un pirate.
Machines
En particulier pour la house et la techno, certains musiciens ont pris les pires travers des requins de studio californiens. Dans une musique soi-disant « faite par et pour des non-musiciens », la connaissance des machines remplace allégrement le solfège. Ainsi, quelques noms que l’on fréquente assidûment en studio : TB 303 (cf. « Acid »), TR 707, 808, 809 (trois boîtes à rythmes mythiques), Juno 106, M 1, SH 101, S 1000 (le sampler), Drumtracks… Ecouter deux « non-musiciens » discuter ensemble peut donc être très drôle ou très triste.
Magasin
Au moins autant que le club, un vrai lieu de sociabilité. Certes conçus pour acheter des disques, ils sont en fait à la croisée des chemins d’à peu près tout le monde, des DJ’s aux trainspotters. A Paris, les meilleurs importateurs s’appellent Rough Trade, BPM, Vibe Station, Club News, KGB ou Techno Import. A Marseille, Wax Records fait aussi des miracles.
MK2
La machine mythique, platine officielle du DJ, fabriquée par la firme japonaise Technics. Pour énerver un DJ, essayez de le faire mixer sur une autre platine qu’une MK2.
New-jack
Vue de France, la new-jack avec ses vidéos de Blacks parfaitement heureux dans leur conformisme bourgeois, avec grosses voitures et belles pépés fait presque figure d’insulte à l’intelligence. Pourtant, il s’agit là avec la garage de la plus réussie réinterprétation de l’héritage soul ou rhythm’n’blues. Mary J. Blige en tête, les voix de la new-jack brillent par leur splendeur, et beaucoup des compositions du genre soutiennent fièrement la comparaison avec leurs ancêtres. A redécouvrir, tout en faisant abstraction de l’imagerie. Ça sera dur.
New York
New York n’a inventé ni la techno ni la house, mais la ville est pourtant tout aussi importante. En fait, à New York, le disco n’est jamais mort et la house n’y est ni plus ni moins qu’une forme réactualisée du genre. Tous les parallèles sont possibles : le Sound Factory d’hier comme le Studio 54 d’aujourd’hui, les Todd Terry ou David Morales, maintenant mégastars comme pouvaient l’être à l’ère disco Bernard Edwards et Nile Rodgers. A l’image de la ville dans le paysage souvent sinistré de l’Amérique d’aujourd’hui, le son de New York est unique et extravagant, chatoyant et luxueux. A la différence de Detroit ou Chicago, les Blacks cohabitent avec des Blancs et, surtout, avec d’importantes communautés latinos (Roger Sanchez, Little Louie Vega, Kenny Dope Gonzales) et homosexuelles. Même si demain la house s’effondre, on peut être certain que cette tradition disco se perpétuera quelque part à New York.
Play-list
Média essentiel et au moins une bonne raison d’acheter quelques magazines, qui publient aussi bien les listes de disques joués par les DJ’s que vous admirez (pour les rechercher) que ceux passés par ceux que vous détestez (pour simplement confirmer votre mauvaise opinion). Offre généralement des informations sur les disques à sortir. Quelques bonnes play-lists : celles de The Wire, par thèmes et souvent drôles ; les cahiers centraux de Muzik et DJ Magazine ; le choix des six DJ’s dans I.D.
Police
A l’heure où les médias s’emparent à juste titre du scandale NTM et, par extension, d’une éventuelle censure du rap, on constate que personne ne s’inquiète vraiment des interdictions massives des fêtes techno (autrefois connues sous le nom de raves) dans ce pays. Début juillet encore, une party fut subitement interrompue par l’armée, avec près de quatre cents gendarmes pour seulement mille trois cents ravers avec une saisie riquiqui de dope à la clé. Soit il s’agit d’ignorance de la part des autorités désinformées par les reportages choc sur l’ecstasy, soit d’une réelle volonté de censure. Dans les deux cas, l’idiotie règne. Les ravers restent bêtement passifs, mais ils risquent bientôt aussi de bêtement s’énerver.
Précurseurs
Ils ont posé les premières pierres, sans imaginer la suite : Larry Levan, Giorgio Moroder (en photo ci-contre), Cabaret Voltaire, Mantronix, Chakk, Depeche Mode, Pierre Henry, Stockhausen, Can, New Order, Yello, Human League, Cerrone, Frankie Knuckles, Arthur Baker, Jean-Jacques Perrey… et Kraftwerk.
Progressive-house
Véritable petite révolution en son temps, la progressive-house a sorti en 1992-93 la house anglaise de l’écueil hardcore-house commerciale. House essentiellement instrumentale, tribale et parfois presque trance, elle a permis la formation de beaucoup de gros talents d’aujourd’hui (Underworld, Leftfield) mais a aussi produit d’incommensurables déchets. Quelques labels mythiques : Guerilla, Limbo, Cowboy…
Raves
Quel que soit le pays, seul l’âge d’or des raves est à sauver : la sauvagerie d’un été 88 en Angleterre, ou les mythiques nuits au Fort de Champigny, en France, en 90. Depuis le terme n’est plus du tout employé par les organisateurs et personne n’ose se définir comme raver, mais le terme pratique en tant que ligne de démarcation générationnelle est resté. On peut dire fête ou party, mais on ne le dit surtout pas à la police.
Remix
On signalera trois sortes de remixes. Le premier, l’ancêtre, consiste en des versions dites extended, où le morceau est rallongé dans les intros, les breaks, les ponts, avec une rythmique plus appuyée et des sons plus dépouillés. Le deuxième est déclinable à l’infini : on prend un titre quelconque et, tout en gardant les voix et certains sons, on l’arrange à la sauce jungle/trance/hip-hop peu importe , le but étant de cumuler les ventes dans différents marchés. Le troisième type, le plus stimulant, est incarné par des gens aussi différents qu’Andrew Weatherall (Primal Scream) ou MK (Nightcrawlers), qui font d’un remix un morceau qui n’a plus le moindre son en commun avec l’original.
Techno
Difficile de remonter aux origines musicales du mot, sachant qu’après tout il ne s’agit que d’une abréviation de technologie ou technologique. Kraftwerk louait dès 85 les vertus de la techno-pop on qualifiait en outre les sons de Depeche Mode ou New Order de la même manière. La techno authentifiée est née à Detroit, même si le mot désigne aujourd’hui tout et n’importe quoi. Les puristes continuent de jurer uniquement par Detroit.
Trainspotter
Après trois tonnes d’articles et une demi-douzaine de couvertures sur le film du (presque) même nom, personne en France n’a été foutu de signaler la définition qui nous intéresse ici. A l’origine, un trainspotter est l’un de ces maniaques anglais qui passent leur vie sur le bord des voies ferrées à apprendre par coeur le numéro, l’horaire et autres détails passionnants de la vie des trains. Aujourd’hui, le trainspotter est un type qui passe sa soirée non pas à danser, mais bien au contraire à regarder le DJ, sa technique et surtout les disques qu’il passe. Signalons à leur attention que la plupart des DJ’s haïssent les trainspotters qui ont toujours l’air de s’ennuyer et ne dansent jamais. Un trainspotter pourrait être un jockey-slut qui ne couche pas.
Vocaux
On touche ici un vrai problème de la scène house/techno, les voix instrument humain par excellence ne se mariant pas facilement avec une musique robotique et froide. Pour autant, et via la garage, les vocaux ont autant d’importance que les autres sons. Si des Robert Owens ou des Martha Wash possèdent les plus beaux octaves de ce côté-ci de la tradition soul, les voix font pousser des boutons à certains et l’on a tous en mémoire des images effroyables de ravers conspuant un DJ jouant un morceau vocal. A terme, les vocaux sont devenus une vraie démarcation entre les tribus, seuls les amateurs de garage acceptant dans la définition même du mot l’emploi systématique des voix.
Vinyle
Evidemment, une matière de prédilection, le touché étant pour le DJ aussi essentiel que l’oreille. Les puristes (et ils ont raison) vous diront que rien ne vaut le son du vinyle (plus « phat », c’est-à-dire plus lourd et rond dans les basses, plus agressif dans les médiums et les aigus). Pour une fois, la technique et la tradition se rejoignent, chantons tous en choeur, « save the vinyl ! » (traductions des noms anglais des vinyles : 12″= maxi, 7″= 45t, lp = album).
X
Ou E en anglais, c’est-à-dire ecstasy. Ce que l’herbe est au reggae, le speed aux punks, la cocaïne au show-biz… On peut certainement s’en passer, mais nier son appartenance à la culture house serait sûrement une erreur. Pour de plus amples renseignements, lire la presse anglaise et les livres E for ecstasy de Nicholas Saunders ou Ecstasy, le dernier recueil de nouvelles d’Irvine Welsh, l’auteur de Trainspotting le livre, pas le film.
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David Blot & Ivan Smagghe
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