Apap mobile. Le jeune violoniste Gilles Apap, émule de Yehudi Menuhin, fait valser toutes les musiques avec une virtuosité rare. Régulièrement, sortent du chapeau des Monsieur Loyal de la musique classique des chapelets de jeunes violonistes, tous plus géniaux les uns que les autres. Suit une carrière brillante pour l’élu, à grand renfort de tournées […]
Apap mobile. Le jeune violoniste Gilles Apap, émule de Yehudi Menuhin, fait valser toutes les musiques avec une virtuosité rare.
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Régulièrement, sortent du chapeau des Monsieur Loyal de la musique classique des chapelets de jeunes violonistes, tous plus géniaux les uns que les autres. Suit une carrière brillante pour l’élu, à grand renfort de tournées marathons et distinctions en tout genre. Gilles Apap est un petit génie. Mais, à la différence de ses semblables - dont certains, après le concert, à la faveur d’une soirée entre amis, s’amusent à enfiler quelques airs tziganes -, Apap explore avec une formidable boulimie tous les répertoires accessibles à son instrument magique. Ce jeune musicien, né en 1963 à Bougie (Algérie) et qui a étudié aux conservatoires de Nice et de Lyon, on l’imaginerait fort bien au siècle dernier parcourant l’Europe, en Tzigane déraciné ou musicien klezmer de mariages juifs, de Vienne aux monts Tatras, de la Transylvanie à la grande plaine de Bohême. Apap est unique. Il joue Bach, Mendelssohn, Johann Strauss, Bartók (son prochain disque…), Kreisler, Stravinsky, Prokofiev, le jazz et les airs populaires avec une aisance et une souplesse égales. A ses débuts, au sein de l’Orchestre de la Communauté européenne, puis avec l’Orchestre de chambre d’Europe, il eut la chance d’être dirigé par les plus grands, de Georg Solti à Claudio Abbado. Mais la rencontre exceptionnelle a lieu en 1985, lorsqu’il remporte un premier prix au concours international Yehudi Menuhin. Le célèbre violoniste l’invite à jouer le Concerto de Mendelssohn à Berlin, et à enseigner à Londres et en Suisse. Pour Menuhin, il est « sans ancun doute le premier violoniste du XXie siècle. Il détient au bout de ses doigts les musiques classiques, contemporaines et folkloriques du monde entier. Il improvise, enseigne et inspire. » Ce second disque, D’ici et d’ailleurs, mérite bien son titre. Apap, rejoint par son frère Jean-Marc à l’alto, Chris Judge à la guitare et Brendan Statom à la contrebasse, fait valser les musiques avec une rare éloquence. Tout y passe, ou presque. Mais attention, la virtuosité est au service des musiques choisies. De la cavalcade dégingandée de mélodies folkloriques roumaines (Interlude, Chasseur, Ralucca) à la berceuse suave de L’Oiseau de feu de Stravinsky, du Nigun couleur sépia des Trois tableaux de la vie spirituelle hassidique de Bloch au pas cadencé de l’air populaire Sageburner, du tourbillon grisant de la Voix du printemps de Strauss à la sombre romance du Lieutenant Kijé de Prokofiev, tout chante, tout danse avec Gilles Apap et ses Transylvanian Mountain Boys.
Gilles Apap & The Transylvanian Mountain Boys, D’ici et d’ailleurs (Sony)
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