Deux boss de l’electro expérimentale osent un album ludique de techno kraftwerkienne. Critique et écoute.
Au jeu de la métaphore robotique, on bat rarement les Allemands, surtout quand il s’agit d’Alva Noto et Byetone, patrons du label Raster-Noton, qui incarne l’avant-garde digitale depuis bientôt vingt ans. Pris d’un désir d’émancipation hors des galeries d’art, ils sortent l’artillerie lourde en tant que Diamond Version, grosse machine technopop qui manipule leur esthétique géométrique de manière bien plus ludique et efficace.
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Des automates récitent des slogans anxiogènes, les clicks, les cuts et les breaks font la loi, l’autoparodie n’est jamais loin mais ça marche très bien. C’est plutôt quand le duo tente d’humaniser sa formule avec des featurings incongrus que CI étonne : la poète/mannequin proto-trip-hop Leslie Winer donne froid dans le dos, la Japonaise Kyoka ose le rap et, surtout, Neil Tennant (Pet Shop Boys) s’adonne à une reprise d’un gospel traditionnel sur fond de glitch-hip-hop qui donne lieu à la pop-song la plus fun et improbable du moment.
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