Trompettiste polymorphe, Maalouf sort un deuxième album double : entre orient et electro.
Trompettiste, fils de trompettiste et de pianiste, neveu d’écrivain et petit-fils de journaliste, Ibrahim Maalouf connaît la curiosité. Après avoir joué avec la moitié de la terre (Amadou & Mariam, Lhasa, Vanessa Paradis ou, beaucoup, Vincent Delerm), Maalouf, authentique artiste, ne pouvait se contenter d’une redite de son précédent et premier album à succès (Diasporas). Sur Diachronism, le musicien chante des histoires étranges, en un langage inventé, la technique permettant de répondre à ces choeurs avec une trompette rêveuse, l’une des plus élégantes de ce côté-ci de l’harmonie.
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Le premier volet de l’album (Disoriental), recueilli, ample et serein, s’agrémente de la reprise d’un standard de Fairuz (icône libanaise de la chanson populaire) en compagnie d’une poignée d’amis (dont le guitariste Eric Löhrer). Le deuxième mouvement (Paradoxidental), ancré dans l’urbanité, décline (souvent dans l’humour) quelques improbables épousailles entre choeur breton et hip-hop orientalisant (au cours duquel Maalouf lâche malicieusement la bride à son double rappeur, Lollybob). Mathieu Chedid rend visite quelques minutes, pour un tour de force autour de l’univers de Marcel Carné et Jacques Prévert (Moi j’lai dit/Comme c’est étrange). Et c’est aux côtés de Jacky Terrasson, pianiste franco-américain et vrai funambule de la curiosité, que s’achève ce périple aventureux. Entre musique turque et electro-jazz, oud oriental et ordinateurs, un diptyque qui concourt à faire perdre le nord.
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