Musicien et compositeur de formation, l’artiste niçois Céleste Boursier-Mougenot expose actuellement l’une de ses créations au Barbican Centre de Londres : des guitares transformées en perchoir à oiseaux, eux-mêmes devenus rockeurs d’un jour.
Un chemin sinueux de planches en bois mène jusqu’à une grande salle blanche éclairée par la lumière du jour. Des tas de sables ci et là portent d’étranges perchoirs : des Gibson Les Paul, des basses et des cymbales remplies de graines et d’eau. Une nuée d’oiseaux, des Diamant mandarins, originaires du centre de l’Australie, s’envole à travers la pièce, frôlant de près les 25 curieux présents – pas un de plus, la visite est extrêmement réglementée – avant de se poser sur les cordes ultra sensibles des instruments reliés à des amplis, et d’émettre des sons au gré de leur pérégrinations journalières.
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Cette scène n’est pas issue d’un film surréaliste, ni du rêve loufoque d’un post-soixante-huitard sous acide, mais de l’une des dernières créations de Céleste Boursier-Mougenot, nominé cette année pour le Prix Marcel Duchamp 2010. Créée en 2008 en France, exportée depuis le mois de février au Barbican Center de Londres, l’installation de l’artiste français, habitués des expérimentations sonores, s’amuse à extraire, de façon totalement aléatoire, la musicalité de scènes banales de la vie d’une trentaine d’oiseaux mâles et femelles évoluant en liberté dans l’immense volière.
En ressort une création poétique, où basses et guitares semblent donner la parole aux mandarins (gros riffs quand ils défendent leur territoire, notes plus douces lorsqu’ils picorent les cordes à coup de bec pour construire leur nid), rythmer leur activités jusqu’à se mêler à leur chant pour ne faire plus que la partition unique et imprévisible de leur quotidien. Birds rock.
Céleste Boursier-Mougenot, exposition au Barbican Center – The Curve, à Londres jusqu’au 23 mai 2010.
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