Depuis ses débuts dans les années 80, Depeche Mode a influencé de nombreux DJ et musiciens electro : Chateau Marmont, Miss Kittin et Breton témoignent.
CHATEAU MARMONT
“Depeche Mode a upgradé Kraftwerk”
“Au-delà des singles du Top 50, c’est par Violator, acheté en K7 le jour de sa sortie, qu’on a découvert Depeche Mode. Ils ont réussi le tour de force de transformer une musique au départ de niche, assez expérimentale – époque Vince Clarke –, pour l’emmener à la conquête des charts, avec un nombre incalculable de tubes. Depeche Mode a upgradé Kraftwerk. Débarqués au moment où la musique populaire est devenue synthétique, ils ont toujours su avancer en parallèle avec les évolutions sonores et stylistiques, à la manière d’un Bowie, tout en restant ancrés dans leur ADN. Leur catalogue renferme des classiques éternels qui seront joués en boîte et en radio jusqu’à l’extinction de l’humanité, mais c’est aussi un groupe assez constant malgré tout dans la qualité, par rapport à d’autres artistes là depuis aussi longtemps. Gahan reste une bête de scène, Gore reste un bluesman. C’est un bel exemple de carrière, de classe et de charisme, de groupe qui traverse les époques sans jamais se trahir et qui a la faculté de rester assez moderne, là où bien des mecs auraient pu larguer les amarres depuis longtemps et se fourvoyer dans le mauvais goût. On n’a pas subi leur influence directe mais ils nous ont certainement ouvert le chemin vers une pop plus hybride. Jeunes collégiens, on se foutait de la gueule du seul mec qui écoutait Depeche Mode, alors qu’on était à fond dans le hard-rock. Et puis un jour, on est devenus potes !”
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MISS KITTIN
“Comme s’ils avaient toujours été là”
“Je ne sais plus exactement comment j’ai découvert Depeche Mode, mais c’était à l’adolescence, comme s’ils avaient toujours été là. Musicalement, c’est le premier groupe grand public à avoir utilisé des synthés pour écrire des chansons et qui soit toujours présent. Ces mélodies synthétiques teintées d’expérimentation, cette esthétique sans concessions : Depeche Mode est un groupe unique, qui a survécu aux aléas de la vie avec brio. Mes deux grands souvenirs liés au groupe, c’est quand j’ai mixé avec Martin Gore à Berlin au mythique club Cookie, et quand je l’ai emmené danser au Nitsa à Barcelone, après le Sonar. La tête de mes potes quand je me suis pointée avec lui ! Dans la voiture, il chantait du blues à tue-tête…”
ROMAN RAPPAK (BRETON)
“Le groupe des grands frères cool”
“Quand on habitait en Pologne, avec ma famille, on avait MTV – c’est là que j’ai entendu Depeche Mode pour la première fois. C’était le genre de groupe que les grands frères cool connaissaient, et leur son m’a captivé. C’est aussi le premier dont je me rappelle qui utilisait des sons electro et acoustiques de manière si efficace. Tous les deux ou trois ans maintenant, tu entends dire ‘Ce groupe combine electro et sons organiques !’, mais seul Depeche Mode sait garder une certaine humanité dans sa musique tout en sonnant comme la machine la plus synthétique du monde. Et ils le font si naturellement… C’est quelque chose que j’ai essayé de faire depuis. Tout le monde, de Crystal Castles à Trent Reznor, en passant par Justice et Grimes, a été touché par leur musique. On peut les reconnaître chez Siriusmo et Totally Enormous Extinct Dinosaurs. Un son est plus fort que tout quand il marche dans différentes cultures musicales : Depeche Mode peut se vanter d’avoir atteint ce stade-là. Le fait qu’une musique si sombre et d’une certaine façon si inaccessible ait parlé à autant de gens est une prouesse remarquable. Je me souviens avoir un jour demandé à une amie de me faire une compile de toutes les chansons de Depeche Mode qu’elle jugeait indispensables. Plus tard, j’ai reçu une énorme enveloppe marron avec environ quatorze CD dedans. C’est là que je me suis rendu compte de ce que ce groupe représentait pour les gens.”
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