Avec Damasio et la crème de la musique expérimentale en invités, le trio Palo Alto signe un dixième album conceptuel, radical et politique.
Attention, ovni ! Pour ses 30 ans d’existence, le trio de musique expérimentale Palo Alto rend hommage, sur son dixième album, à Gilles Deleuze et au Soft Machine de Robert Wyatt. A grand renfort de morceaux de près de vingt minutes, de synthétiseurs psychédéliques et de boîtes à rythmes battant comme le pouls d’une société capitaliste en bout de course, Palo Alto écartèle les ondes sonores comme jamais.
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Pour participer à ce grand raout cyberpunk, le groupe a invité quatre acolytes de choix : le trompettiste Rhys Chatham, le violoncelliste Thierry Zaboitzeff (ex-Art Zoyd), l’expérimentateur musical Richard Pinhas – ancien élève de Deleuze, qu’il avait convaincu de déclamer Nietzsche sur Le Voyageur en 1972 – et l’écrivain de science-fiction Alain Damasio, déjà entendu chez Rone.
Un trip aussi salvateur que la pilule rouge dans Matrix
L’auteur des Furtifs y interprète un texte inédit, “Gilles Deleuze est mort”, écrit le jour du suicide du philosophe, le 4 novembre 1995. Le souffle de cette horde deleuzienne réduit en lambeaux le carcan virtuel de la société sans contact. Un trip aussi salvateur (et hardcore) que la pilule rouge dans Matrix – celle qui sacrifie le confort offert par le techno-cocon à une conscience extralucide d’un monde en “self-serf-vice” (expression damasiesque).
Difference and Repetition Sub Rosa/Differ-Ant
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