L’un des meilleurs groupes de Chicago revient avec un album euphorisant qui frappe aussi en plein cœur.
Dernier inventaire avant liquidation. Sur ses treize nouveaux titres, Dehd évoque la Sainte-Trinité des histoires de sa vie – amour, sexe et mort – pour mieux la laisser derrière lui. Blue Skies, le titre de ce quatrième album, pour la première fois signé chez Fat Possum, donne le ton.
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Le trio de Chicago rêve de “ciels bleus”, et fonce, tête baissée, vers l’avant, quitte à frôler la sortie de route. Lorsque Emily Kempf s’écrie de sa voix rauque : “This is all we get, best to take the risk”, on comprend qu’en sept années d’existence, le groupe a fait le deuil de la célébrité et du succès commercial. Concernant la prise de risque, on s’avoue plus dubitatif, car ce nouvel album reste dans le prolongement direct du précédent, l’excellent Flower of Devotion. Tout aussi jouissif, mais légèrement moins surprenant.
On ose la comparaison douteuse pour les retardataires : Dehd, c’est L7, Siouxsie and the Banshees, The B-52s et The Jesus & Mary Chain, lancés à pleine bourre dans un grand huit. Des titres comme Bad love ou Stars, qui marient shoegaze et surf-rock, donnent irrésistiblement envie de chanter à tue-tête et de danser jusqu’à en perdre haleine.
L’énergie est contagieuse, la sincérité désarmante. Les morceaux plus downtempo font mouche également. L’émotion est au rendez-vous tout au long de l’album. Ici, nulle peur d’appuyer sur les clichés du rock 80’s et 90’s. Et si les coutures du costume de scène sont apparentes, la pose se prend toujours avec panache. Beau et idiot comme une adolescence prolongée.
Blue Skies (Fat Possum Records/The Orchard). Sortie le 27 mai.
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