Le grand huit. Plus convaincant en tête à penser qu’en tête brûlée, MC Eiht donne une suite digne à son remarquable We come strapped. Vingt-cinq ans et déjà une légende. Archétype du gangsta-rapper, MC Eiht n’en est pas moins une personnalité atypique du hip-hop californien. Né dans le sillage des Niggers With Attitude, son groupe […]
Le grand huit. Plus convaincant en tête à penser qu’en tête brûlée, MC Eiht donne une suite digne à son remarquable We come strapped.
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Vingt-cinq ans et déjà une légende. Archétype du gangsta-rapper, MC Eiht n’en est pas moins une personnalité atypique du hip-hop californien. Né dans le sillage des Niggers With Attitude, son groupe Compton’s Most Wanted a pourtant su s’imposer parmi les figures les plus respectées et les plus originales outre-Atlantique grâce à l’alchimie unique concoctée par DJ Slip. Depuis ses participations aux bandes-son des principaux films de la jeune génération black (Growin’up in the hood fut l’un des titres phares de Boyz’n the hood) et surtout son premier grand rôle dans Menace II society des frères Hugues, MC Eiht est finalement sorti des ombres inquiétantes de son quartier de Compton jusqu’en pleine lumière sans adoucir un seul instant sa formule. Laissant les samples de George Clinton à ses concurrents les plus tape-à-l’œil, MC Eiht produit un rap d’essence principalement synthétique influencé aussi bien par le rhythm’n’blues et le jazz que la soul ou même les intonations ragga. Le tout sonne comme une évolution logique du son de ses glorieux aînés, l’âpreté hardcore en moins. Car MC Eiht sait aussi, sur Love 4 tha hoo en duo avec son frère Da Foe , succomber à des moments rares de cool groove et intimiste. Le quotidien du gangster traditionnellement décrit d’un point de vue hyperréaliste laisse la place à de nouveaux thèmes : MC Eiht parle désormais de lui, de ses envies et des risques de la vie dans la rue, comparée à une partie de dominos avec le diable. Death threatz ne souffre finalement que d’un péché : donner une suite impossible à We come strapped, album qui avait réussi l’exploit du triomphe aussi bien commercial qu’artistique, demeurant à ce jour comme l’un des meilleurs albums de gangsta-rap des années 90 et à coup sûr le plus mélancolique du genre. MC Eiht a beau prétendre tirer son surnom du calibre 38 qu’il portait toujours sur lui ou continuer à faire rimer « niggers » et « triggers » (nègre et gâchette), on sait que ce rap cérébral, voire intello, lui va trop bien.
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