Deux songwriters jouent aux orfèvres avec le son des montagnes américaines.
L’album de ces deux Américains est livré avec un autocollant qui dit : “I love Mountains”. Ça explique sans doute les reliefs étonnants de ce songwriting bicéphale, aussi à l’aise dans l’ascèse que dans les coups de sang. Les montagnes en question, ce sont forcément les Appalaches, où l’on chante depuis des siècles déjà comme ça, en canons tremblants, la vie de tous les jours, le dégoût des injustices, histoire de repousser les démons et les idées noires. Le miracle, ici, c’est qu’un musicien aussi savant et accompli que Ben Sollee accepte à ce point de déjouer, de se contenter d’un strict et humble minimum vital – qu’il se souvienne des merveilleuses histoires que l’on peut raconter avec deux ou trois accords, un violoncelle, un banjo et des voix qui flirtent sous la lune bleue comme aux temps insouciants des Everly Brothers.
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Appelé à la rescousse pour produire ces chansons d’une simplicité tellement désarmante qu’on se demande à quoi il a bien pu servir, Yim Yames a dû en ressortir ébranlé : cette ferveur et cette grandeur modeste, c’est précisément ce que l’Américain tente d’apprivoiser, mais jamais avec une telle éloquence, dans ses propres groupes, de Monsters Of Folk à My Morning Jacket. L’album, à la fois chronique sociale, journal de bord et scénario possible d’un film dont il mâche le travail, s’appelle Dear Companion. Il faut trouver une poche à sa taille dans le bleu de travail, pour toujours pouvoir consulter ce companion inestimable.
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