Il y a sept ans, Belle & Sebastian a sorti If You’re Feeling Sinister et le monde a changé. La pluie après le ciné, les péages qui pullulent sur l’autoroute, les pantalons serrés en bas, le changement d’heure : tout est devenu dérisoire face au chef-d’œuvre pop de la fanfare de Glasgow. D’autant plus que […]
Il y a sept ans, Belle & Sebastian a sorti If You’re Feeling Sinister et le monde a changé. La pluie après le ciné, les péages qui pullulent sur l’autoroute, les pantalons serrés en bas, le changement d’heure : tout est devenu dérisoire face au chef-d’œuvre pop de la fanfare de Glasgow. D’autant plus que la merveille avait à l’époque été suivie d’une somptueuse poignée de singles. Il ne s’agissait pourtant que d’un simple recueil de morceaux orchestrés par Stuart Murdoch, l’un de ces chansonniers à la voix chancelante qui constituent une espèce endémique du Royaume-Uni. Mais même après mille écoutes et autant de désillusions sur les amours passées, If You’re Feeling Sinister fait de la résistance et demeure toujours parmi les albums que l’on ne pourra jamais décemment faire cocus.
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Certes, les Ecossais ont déçu par la suite, notamment avec la très scolaire bande originale de Storytelling de Todd Solondz. Leurs concerts, avec leurs florilèges de niaiseries et leurs airs de grands ralliements de la compagnie des lapins bleus, en ont agacé beaucoup Mais impossible toutefois de perdre totalement espoir et depuis sept ans, chaque annonce de nouvel album réveille un espoir inavoué d’y retrouver les charmes des commencements du groupe.
Hélas, Dear Catastrophe Waitress échoue à la tâche. Si l’on y trouve des sympathiques morceaux hantés par le Forever Changes de Love (Dear Catastrophe Waitress et ses éruptions de violons envoûtants, If She Wants Me et son orgue éloquent), la qualité de l’ensemble est minée par des compositions plus faibles (Stay Loose, navrante tentative disco qu’on imagine plutôt égayer un jeu vidéo pour Amiga). Trop vite, Dear Catastrophe Waitress prend des allures de compilation ? fourbi où se côtoient jolis morceaux rustiques (Pizza, New York Catcher) et pompeuses sérénades à la If You Find Yourself Caught in Love, surproduites par le revenant Trevor Horn (Frankie Goes To Hollywood, Tatu). Il y a cinq ans, le groupe commençait son album The Boy with the Arab Strap avec cette chanson : It Could Have Been a Brilliant Career. Effectivement, gamineries, caprices, futilités et facilités mis à part, cette carrière aurait pu être grandiose.
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