Excellent nouvel album du quatuor australien, adepte d’un rock à fleur de nerfs.
D’une superbe intensité électrique, Lithium Zion confirme avec éclat que les Australiens de Deaf Wish comptent parmi les plus brillants (et bruyants) zélateurs actuels du rock indé à guitares. Ce nouvel album, qui succède au tout aussi exaltant Pain (2015) et sort également chez Sub Pop, est déjà le cinquième du groupe de Melbourne mais il faut le savoir pour le croire tant il sonne plutôt comme un premier album, traversé en continu par cette fougue stridente propre à la jeunesse sonique (toute référence à un certain groupe américain n’est évidemment pas du tout fortuite).
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Univers turbulent
De fait, au contraire de tous ces groupes vieux avant l’âge qui envisagent le rock en termes de carrière à long terme, Deaf Wish semble aborder chaque album comme s’il s’agissait du premier et jouer chaque morceau comme s’il devait tout embraser – ce qui confère à leur musique, entre post-punk (ou post-hardcore) cramoisi et pop noisy, une fulgurante fraîcheur tout à fait appropriée. Fidèles à leur ligne de conduite, Sarah Hardiman (guitare), Jensen Tjhung (guitare), Nick Pratt (basse) et Daniel Twomey (batterie) ont suivi un processus créatif entièrement collectif pour concevoir Lithium Zion, tous les quatre prenant part à la composition (paroles et musique) des morceaux et s’emparant en alternance du micro pour chanter – plutôt fort, dans l’ensemble. En résulte un album à la fois cohérent (malgré les disparités vocales) et virulent, qui canalise très bien, parfois presque trop, l’énergie fiévreuse du quatuor.
Offrant une synthèse parfaite de leur très turbulent univers musical, l’entrée en matière est particulièrement saisissante avec un enchaînement de quatre morceaux imparables (Easy, FFS, Metal Carnage et The Rat Is Back). De ballades chaotiques en brûlots colériques, Lithium Zion, exempt de scories, se maintient sous haute tension jusqu’au long morceau final (Smoke) et livre au passage une autre superbe pépite incandescente (Birthday). Si le rock (nous) bouge encore en 2018, on le doit à des groupes comme Deaf Wish.
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