D’un Springsteen ressuscité à une Patti Smith revenante, lecasting impressionnant d’une BO qui veut dire bonnes œuvres. Si Neil Young s’est chargé seul d’embaumer le Dead man de Jarmusch, ils sont ici une douzaine – poids plus ou moins lourds dû rock américain – à se presser au chevet de ce quasi homonyme Dead man […]
D’un Springsteen ressuscité à une Patti Smith revenante, le
casting impressionnant d’une BO qui veut dire bonnes œuvres.
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Si Neil Young s’est chargé seul d’embaumer le Dead man de Jarmusch, ils sont ici une douzaine – poids plus ou moins lourds dû rock américain – à se presser au chevet de ce quasi homonyme Dead man walking. Seules quelques-unes des chansons – pourtant toutes inédites-figureront effectivement dans ce film narrant l’histoire d’une bonne sœur, qui s’annonce à vue de nez assez plan-plan et empreint de cette bonne grosse conscience dont Hollywood nous tartine à longueur de vilains pensums académiques. Si l’actuelle inventivité, en matière de bandes originales, consiste à compiler sans le moindre scrupule des bandes si peu originales qu’elles semblent dater d’avant les frères Lumière ? Forrest Gump -, celle-ci s’inscrit notoirement dans un registre plus digne. Divers artistes, dont la musique, dixit le réalisateur Tim Robbins, « raconte des histoires », se sont vu remettre, une copie de travail du filma partir de laquelle ils ont composé. Robbins précise d’ailleurs que certains personnages des chansons de Springsteen, Tom Waits ou Suzanne Vega ont inspiré ceux de son film : on a donc affaire ici à un exercice noble et distingué de vases communicants. De ce virtuel concept-album autour de la dénommée Sœur Helen Prejean, on retiendra en premier lieu la présence de la fantomatique Patti Smith, icône ô combien plus mystérieuse à nos yeux, tellement rare depuis des lustres que ceux qui affirment l’avoir vue passent pour des Soubirou illuminés et hérétiques au sein des pieuses chapelles du rock. La Vierge Patti existe donc encore, en chair et en os – ce qu’on savait déjà-mais aussi en voix, de cette voix qui ébouriffe un Walking blind à faire passer PJ Harvey pour Vanessa Demouy. Avant cette apparition pour le moins mystique, on aura lentement cheminé en compagnie de quelques précieux guides : un Springsteen décidément fort fréquentable- Dead man walking aurait pu tout aussi bien figurer sur le récent Tom Joad- Tom Waits pour un doublé magnifique, Johnny Cash et Lyle Lovett et leur lecture parallèle des Saintes Ecritures, Suzanne Vega plus que jamais étoile du berger. La plus étonnante réussite étant cette collaboration entre Eddie Vedder – dans le civil, bûcheron chez Pearl Jam -et le Pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, dont le nom est aussi compliqué à prononcer que sa musique est limpide.
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