Bon Iver, Arca ou encore Blood Orange revisitent librement “Keyboard Fantasies”, merveilleux album paru en 1986.
Trente-cinq ans après sa (très discrète) sortie, la réédition de Keyboard Fantasies aura été l’une des bénédictions musicales de 2021. Ciselé avec une délicatesse insigne par Beverly Glenn-Copeland, musicien noir américain transgenre dont la discographie – mince mais particulièrement substantielle – exerce une attraction croissante depuis quelques années, ce miroitant bijou électronique a ainsi pu irradier un nouveau public.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Proche d’autres grands inclassables semeurs d’étoiles, tels que Laraaji ou Arthur Russell, l’album exhale six lumineuses comptines planantes, rehaussées pour certaines par le chant doucement subjuguant de Beverly Glenn-Copeland. Une libre variation plurielle en est maintenant proposée avec Keyboard Fantasies Reimagined. Partageant une même passion fervente pour la musique céleste de leur aîné, dix artistes de la scène contemporaine se la réapproprient ici sans en altérer – bien au contraire – la beauté originelle.
https://www.youtube.com/watch?v=udI3vsruA1Q
Signalons notamment le splendide remix tout en langueurs mélancoliques de Let Us Dance par Arca, l’exquise reprise en mode folktronica d’Ever New par Bon Iver et Flock of Dimes ou encore la subtile transformation d’Old Melody en une spectrale Old (New) Melody par Ana Roxanne. S’échappant de Keyboard Fantasies, le florilège s’achève avec la réinterprétation vibrante de Ghost House – magnifique chanson figurant sur le deuxième album de Beverly Glenn-Copeland, sorti en 1971 – par Jeremy Dutcher.
Keyboard Fantasies Reimagined (Transgressive Records/PIAS). Sortie le 10 décembre.
{"type":"Banniere-Basse"}