L’Américain dévoile un troisième album qui sent bon le sexe et de bitume. Critique et écoute.
Avec ses chemises ouvertes, son passé de routier (sans déconner) et sa jolie gueule de lover, Daughn Gibson pourrait facilement agacer. Mais ce personnage de mec viril, qui chante forcément avec une grosse voix chaude, l’Américain l’assume avec tant de style et si peu de recul qu’il en devient vite fascinant. Sa musique est un peu comme ça aussi : dedans, il y a une vision déformée de l’Amérique, des rêves bizarres et des couleurs pas tout à fait nettes – le pourpre, le violet, l’anthracite.
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Sur Carnation, son troisième album, il maintient cette esthétique enfumée mais décale légèrement son positionnement musical. Il s’éloigne donc un peu des sonorités blues et country, traditions qu’il aimait mêler sans retenue à l’électronique, pour se concentrer davantage sur cette dernière. Alors évidemment, il y a toujours des guitares à la Chris Isaak, des cordes romantiques et des pedal steels qui semblent résonner dans le désert, mais l’ensemble est moins référencé “musique américaine”, et préfère se la jouer BO de luxe pour film qui reste à inventer. De préférence un road-trip érotique en plein orage.
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