Habillée de mille références et pourtant nue, une voix habitée.
Comme chez tous les songwriters talentueux et écorchés, la musique d’Emily Jane White exhale quelque chose de simple, d’évident, de lumineux, un “tout le monde pourrait le faire” se muant très vite, au fil des écoutes, en un “elle seule le peut”. Les références pleuvent : Suzanne Vega quand la guitare se frappe et que les notes s’étouffent (Blue), PJ Harvey quand la voix s’éraille, Fiona Apple quand la mélancolie se caresse sans tabou. Mais justement, Dark Undercoat aime se jouer des influences en changeant de vêtement comme de chanson, s’aventurant sur les terrains les plus sableux et savonneux, de la country au folk en crapahutant par le blues et la pop (le joyeux Time on Your Side). Inutile de multiplier les références tant la jeune chanteuse se met à nu, prête à retirer
à tout moment son “dark undercoat” pour ciseler d’une main délicieusement empruntée dix tranches de folk habitées. Un riff de guitare en alternance avec un piano fantomatique (The Demon), une voix, une mélodie : saine trinité classique, mais efficace quand le grain de timbre oblitère la chute de rimes.
Un côté home-made,sur le poignant Dagger doucement électrique, tendrement gratouillé de travers, et le sentiment de toucher du tympan Emily, comme un Buckley fiston au Sin-é. L’Américaine laisseà chacun le soin de reluquer des oreilles l’intimité de ses rengaines, tout en se dissimulant, telle la mariée
de Kill Bill, derrière un voile virginal sur sa pochette. Un mystère qui lui
va bien au teint.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}