Le surfer branche son feu de camp à l’électricité.
Sous ses airs d’inoffensif surfeur environnementaliste, Xavier Rudd s’est imposé en six albums comme une alternative crédible à la paire Jack Johnson/Ben Harper. Moins lisse et limité que le premier, aussi recommandable que le second le fût à ses débuts, il règne sur un planisphère bien à lui, où se détachent les contours d’une Jamaïque décontractée, d’une Australie ancestrale et d’une Amérique des immensités solitaires. Son septième effort ne change pas la donne. On y trouve des pulsations reggae (Secrets et son bottleneck vorace), des ballades folk pour chialer sa mère dans le bush (Home), des percussions primitives et des envies de passer la nuit le nez dans la poussière (Shiver) – soit l’attirail habituel du songwriter cosmopolite et capable. Au milieu de ces bonnes vieilles racines, Rudd a pourtant fait germer une nouvelle graine : l’électricité. Plus lourd et plus opiacé, le son qu’il a forgé avec le molosse Joe Barresi (Bad Religion, Melvins…) réserve ainsi quelques surprises, à l’image de ce Up in the Flames qui hérisse les poils des oreilles et ferait fondre les semelles d’une paire de Blundstone. Surnaturel.
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Benjamin Miallot
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